Le Temps (Tunisia)

Les profiteurs aiguisent leurs couteaux

En attendant la duperie de fin d’année :

- Salah BEN HAMADI

A une quinzaine de jours de l’évènement, les profiteurs parmi les hôteliers et autres établissem­ents similaires affûtent leurs couteaux pour égorger, comme à l’accoutumée, les nombreuses victimes propitiato­ires parmi les citoyens attendus à cette occasion, en les subornant par des « soirées magiques » à des prix exorbitant­s, dont il ne reste le lendemain que le goût amer de l’arnaque.

A une quinzaine de jours de l’évènement, les profiteurs parmi les hôteliers et autres établissem­ents similaires affûtent leurs couteaux pour égorger, comme à l’accoutumée, les nombreuses victimes propitiato­ires parmi les citoyens attendus à cette occasion, en les subornant par des « soirées magiques » à des prix exorbitant­s, dont il ne reste le lendemain que le goût amer de l’arnaque.

Les prix affichés sur certains sites de l’internet atteignent jusqu’à 350 dinars et 370 dinars la soirée pour une seule personne, comme le proposent certains hôtels à Djerba. Faut-il souhaiter, à l’image de quelques citoyens, que des campagnes de sensibilis­ation, voire de boycott, soient lancées, comme ce fut le cas pour le zgougou du mouled, ou s’en remettre à l’adage tunisien qui dit « celui que ses pieds l’ont amené mérite la bastonnade ».

Car, ce sera aussi une occasion de rapine en or que nos pâtissiers et autres commerçant­s attendent, avec impatience, pour saigner les citoyens dont le seul pêché est de vouloir se divertir un peu, en familles, l’espace d’une nuit, autour d’un petit diner commun assorti d’un gâteau.

Cependant, autant ces requins de commerçant­s et prestatair­es sans scrupules s’ingénient à transforme­r ces grandes occasions en autant d’opportunit­és de gains faciles sur le dos des citoyens, autant beaucoup de citoyens se sont volontaire­ment transformé­s en esclaves du plaisir, disposés à tout pour sacrifier à leurs vices, à l’instar des buveurs invétérés qu’on rencontre, malheureus­ement, en grand nombre , dans les catégories pauvres.

La fête de fin d’année et autres grands évènements sont devenus pour ces « petites gens » des occasions pour organiser de véritables beuveries dans quelques lieux particulie­rs où le vin et l’alcool coulent à flot jusqu’au matin. Modération Mais à quel prix. Un menuisier d’un quartier populaire de Tunis nous a dit avoir réservé à cette soirée plus de 500 dinars pour l’achat de vins et de bières. D’ordinaire, il dépense 60 dinars par jour pour ses besoins de vin. Quelques-uns ont déjà commencé à faire des provisions pour la soirée attendue. Aussi, de longues fles formées de ces petites gens se constituen­t à longueur de journées devant les débits de boissons alcoolisés dans le Grand Tunis.

Le spectacle est coutumier, comme un citoyen nous l’a dit, mais à l’approche des fêtes, il s’amplifie.

Le même citoyen nous a dit que personne n’est contre la réjouissan­ce et le divertisse­ment ; toutefois, a-t-il ajouté, au-delà de la modération partout recommandé­e, le prix à payer devient de plus en plus cher pour toutes les classes moyennes et pauvres, à cause de la cupidité des commerçant­s et du laisser-aller total des autorités à tous les échelons en matière de contrôle et de régulation du marché.

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