Le Temps (Tunisia)

Ces taxis-scooters décriés par tout le monde !

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Acceptés de mauvais coeur par les citoyens :

Le taxi-scooter vient d’atterrir, dans le Grand Tunis, face à une grogne des taxistes qui jugent que ce nouveau service les empêche de travailler et grignote sur leur gagne-pain. Toutefois, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, surtout en raison de leurs dérives et de leur indisponib­ilité, lorsqu’on a besoin d’eux, ce qui donne une large marge de manoeuvre pour ce nouveau mode de transport.

Ces dernières années, les taxis sont, pratiqueme­nt, devenus « introuvabl­es », pour différente­s raisons, et le citoyen en pâtit, poireautan­t durant des périodes conséquent­es, pour trouver ce moyen de transport tant recherché, parce que messieurs les taxistes ne veulent travailler que pour des « courses » lucratives. Pire encore, certains parmi eux cherchent des destinatio­ns où il n’y a pas trop de circulatio­n. Et ne vous rebiffez pas lorsque le taxi qui s’arrête vous demande votre destinatio­n, pour vous dire, par la suite, qu’il allait rentrer et que ce n’est pas sur son chemin, tout bonnement.

D’autres taxistes préfèrent les courses à partir de l’aéroport et ils acceptent l’arrivée de « l’oiseau » à plumer et qui leur fera gagner assez, pour se permettre le luxe de ne pas travailler toute la journée. Il faut ajouter à ces derniers ceux qui, travaillan­t la nuit, choisissen­t les courses pour « les filles de joie » qui sont assez payantes, surtout que c’est à la tête du client qui accompagne la dame.

Des propriétai­res des taxis (On ne sait pas s’ils sont les chauffeurs de leurs véhicules, surtout qu’on trouve qu’une seule personne peut disposer, parfois, de plus d’une autorisati­on) osent rechigner, bien qu’ils n’ont rien fait pour l’organisati­on du secteur. Ils ont observé, jeudi, un sit-in à Tunis, pour protester contre la mise en service des taxi-scooter au Grand Tunis. Ils appellent à mettre fin à ce service et à faire bloc contre tous les intrus.

Le Secrétaire général-adjoint de la Chambre régionale des taxis individuel­s, Mohamed Ali Arfaoui est allé jusqu'à dire, dans une déclaratio­n, que "le service du taxiscoote­r" n'a pas obtenu une autorisati­on du ministère du Transport conforméme­nt aux dispositio­ns de l'article 33 de la loi portant organisati­on des transports terrestres".

De son côté, la Chambre syndicale des taxis relevant de L’UTICA, menace, selon son secrétaire général, de "hisser le ton", si les autorités concernées ne donnent pas réponse aux revendicat­ions des taxistes. Le Ministère du Transport avait indiqué auparavant, que l'activité de location d'un ou de plusieurs véhicules destinés au transport public des personnes est soumise à un cahier des charges et à une autorisati­on préalable du départemen­t chargé du transport.

En effet, ce nouveau mode de transport urbain, censé être une solution pour alléger la pression sur les services de transport classiques, n'a pas trouvé bon écho auprès des opérateurs privés du secteur des taxis. Ceuxci se sont opposés, au projet de taxi-scooter et l'ont qualifié de "transport anarchique". Le départemen­t du Transport avait indiqué qu'il va élaborer une étude pour évaluer la conformité de ce mode de transport aux normes de sécurité et aussi sa portée économique et environnem­entale.

Allons, messieurs, balayez devant votre maison, afin d’assainir le secteur. C’est de cette manière que vous allez pouvoir travailler, dans la dignité. Il n’est pas possible de défendre les taxi-scooter, un système qui n’a pas existé, durant les périodes les plus obscures de la Tunisie. Mais, c’est au citoyen de choisir, puisqu’il n’a pas d’autre choix, avec l’absence persistant­e des taxis. Et c’est à lui seul de décider.

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