La dette publique explose, la rigueur s’impose !
Des emprunts de 50 milliards de dinars en cinq ans !
La dette publique explose et inquiète en Tunisie. Avec un ratio qui devrait atteindre les 75% du PIB cette année et 74% du PIB en 2020, la rigueur s’impose. La Banque Mondiale et le FMI viennent de classer la Tunisie parmi les 10 pays les plus endettés du continent Africain. Le Tunisien serait parmi les êtres les plus endettés au monde, si l’on calcule le niveau de la dette par tête d’habitant. D’ailleurs plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer un audit complet et approfondi de la dette publique et de l’endenttement extérieur en Tunisie. Où sont passés les millions et les millions de dinars d’emprunts contractés rien que postrévolution ?
Faut-il savoir que le volume global de l’endettement ou encore l’encours de la dette passera de 86 milliards de dinars en 2019 à 94 milliards de dinars en 2020, dont 50 milliards de dinars contractés au cours des cinq dernières années.
Rien que la Banque Mondiale, elle a mis à la disposition du gouvernement tunisien 4,6 milliards de dollars depuis 2011. Un portefeuille de 1,4 milliards de dinars a été par ailleurs accordé par le FMI dans le cadre du mécanisme élargi du crédit sur un total de 2,9 milliards de dollars. Des milliards et des milliards de dinars empruntés sans pour autant parler des autres donateurs, notamment ceux multilatéraux et des aides européennes.
« Passer au peigne fin ces portefeuilles de crédits ainsi que leur attribution, est une urgence », clament certains partis politiques et économistes.
Au moment où la Tunisie s’enlise dans une spirale infernale d’endettement, voire, de surendettement, le volume des dépenses de développement demeure dérisoire, ne devant pas dépasser les 6,9 milliards de dinars selon les prévisions budgétaires pour l’exercice 2020.
C’est dire que l’endettement n’est pas un mal en soi, mais c’est au niveau de l’emploi que le bât blesse. L’etat s’endette aujourd’hui pour payer ses fonctionnaires et rembourser les intérêts de la dette. C’est le coeur même du problème. Toute chose étant égale par ailleurs, au-dessous d’un niveau d’endettement de 90% du PIB, la dette n’a pas vraiment d’impacts sur l’activité économique d’un pays.
Le seuil fatidique des 90 % apparaît comme la ligne rouge à ne pas franchir, sinon les conséquences seront néfastes sur la croissance, laquelle ne devra pas dépasser les 2,7% en Tunisie en 2020. Une année qui s’annonce charnière, surtout que le pays va devoir honorer d’importants remboursements.
Le FMI a d’ailleurs encore une fois mis en garde la Tunisie contre le fardeau excessif de la dette à l’avenir.