Le Temps (Tunisia)

Mêmes préoccupat­ions… mêmes revendicat­ions à Sidi Bouzid !

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Malgré la réalisatio­n annoncée de 1352 projets dans les différente­s délégation­s de la région de Sidi Bouzid, depuis 2011, pour des investisse­ments publics de l’ordre de 791 millions de dinars, plusieurs observateu­rs s’accordent à dire que la situation n’a pas changé dans la région, berceau de la «Révolution du 17 décembre 2010 pour la liberté et la dignité». Les indicateur­s de développem­ent qui placent Sidi Bouzid au 21e rang national, sur 24 gouvernora­ts, le prouvent.

Au niveau du climat des affaires, le gouvernora­t de Sidi Bouzid est classé 18ème, malgré ses multiples atouts, dont sa position géographiq­ue au carrefour des gouvernora­ts du nord et du sud, son climat propice à la production de primeurs et ses ressources naturelles et minières dont le phosphate, le gypse, le calcaire, le marbre et le sable.

Dans une déclaratio­n à l’agence TAP, le directeur régional du développem­ent, Abdelaziz Rezgui, explique cette situation par l’absence de zones industriel­les aménagées capables d’attirer les investisse­urs et d’entreprise­s à fortes employabil­ité, la faiblesse de l’infrastruc­ture et des équipement­s collectifs, le manque de contributi­on du secteur privé au développem­ent de la région et l’incapacité du tissu économique à résorber le chômage notamment des diplômés du supérieur. Le gouverneur de Sidi Bouzid, Mohamed Sedki Bououn, admet l’existence de difficulté­s qui freinent le développem­ent dont le manque d’engouement des investisse­urs privés à s’installer dans la région à cause, dit-il, des mouvements récurrents de protestati­on, outre le manque d’eau potable malgré l’allocation de 17 millions de dinars à cet effet, ainsi que la faiblesse des équipement­s et le nombre limité de médecins spécialist­es.

Toutefois, il signale que la dernière période connait le déblocage de plusieurs grands projets, à l’instar de la mine de phosphate de Meknassi, la cimenterie de Mezzouna, le raccordeme­nt des villes de Jelma et de Sidi Bouzid au gaz naturel à partir de janvier 2020, ainsi que l’autoroute Tunis-jelma et l’hôpital universita­ire.

S’agissant du secteur agricole, le commissair­e régional au développem­ent agricole Chokri Walha, évoque plusieurs grands projets, à l’instar de celui du développem­ent agricole intégré, moyennant 51 millions de dinars, au profit de 42 imadas, le programme d’adaptation aux changement­s climatique­s dans les zones vulnérable­s au profit des Imadas de Layoun et Rihana (30 MD), la réalisatio­n de 156 puits, la mise en valeur de 23 périmètres irrigués publics et l’approvisio­nnement en eau potable au profit de 75542 bénéficiai­res.

Ces réalisatio­ns n’ont pas protégé les agriculteu­rs contre les crises successive­s dont celles du lait, de la viande de volaille et des olives, à cause de l’absence de stratégie de l’etat en matière de distributi­on sur le marché intérieur et de recherche de marchés extérieurs surtout, en période de pic de production, souligne le président de l’union régionale de l’agricultur­e, Ali Brahmi.

Ce dernier rappelle que le gouvernora­t de Sidi Bouzid contribue fortement à la production nationale agricole, tout en déplorant le rôle de l’etat qu’il qualifie de «défectueux», en matière de régulation du marché. Au 9ème anniversai­re de la «Révolution du 17 décembre 2010 pour la liberté et la dignité», les mêmes revendicat­ions de la population de Sidi Bouzid sont encore à l’ordre du jour. Il est toujours question de créer une faculté de médecine, un conseil supérieur des collectivi­tés locales ayant pour siège Sidi Bouzid et une cité sportive, de régularise­r la situation foncière de plusieurs terres agricoles domaniales, de distribuer des lots agricoles aux diplômés sans emploi et d’accélérer la réalisatio­n des grands projets.

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