Nationalistes et unionistes veulent restaurer un gouvernement
Les nationalistes irlandais et les unionistes pro-britanniques ont relancé hier des négociations en vue de restaurer un gouvernement en Irlande du Nord, qui en est privée depuis près de trois ans.
Les accords de paix de 1998 prévoient un partage du pouvoir entre les nationalistes du Sinn Féin et le Parti unioniste démocratique (DUP) au sein d'un gouvernement autonome nord-irlandais. Il est suspendu depuis le retrait du Sinn Féin en janvier 2017 et les deux formations se renvoient la responsabilité du blocage.
Les élections législatives britanniques du 12 décembre ont rebattu les cartes en sanctionnant les deux partis, accentuant la pression sur leurs dirigeants pour qu'ils trouvent un accord.
S'ils restent les deux premiers partis d'irlande du Nord, le Sinn Féin et le DUP ont perdu respectivement plus de cinq points de pourcentage lors du vote, au profit du Parti de l'alliance, non confessionnel.
La très large victoire des conservateurs emmenés par Boris Johnson a fait que, sauf coup de théâtre, le Brexit aura bien lieu le 31 janvier prochain mais la sortie britannique de l'union européenne implique de nombreuses conséquences potentiellement négatives pour l'irlande du Nord, qui partage la seule frontière terrestre du Royaume-uni avec le bloc communautaire.
Les unionistes, partisans du maintien de l'irlande du Nord au sein du royaume, craignent que la décision de Boris Johnson d'aligner la province sur les règles communautaires, dans le but d'éviter le rétablissement d'une frontière physique, ouvre la voie à l'unification de l'irlande.
Les nationalistes réclament au contraire ce rattachement à la République d'irlande avec encore plus de force depuis le référendum britannique de 2016 sur le Brexit lors duquel, contrairement aux Anglais et Gallois, les Nord-irlandais ont voté majoritairement (56%) pour le maintien dans L'UE.
Le Sinn Féin cherche à obtenir des droits accrus pour la langue gaélique, le DUP accusant en retour les nationalistes de prendre en otage les discussions.
Faute d'accord sur l'exécutif nord-irlandais avant le 13 janvier prochain, de nouvelles élections seront organisées dans la province. Si le scrutin ne permet toujours pas de sortir de l'impasse, le gouvernement britannique devrait envisager l'administration directe de la province, ce qui ne manquerait pas de provoquer la colère des nationalistes.