Le Temps (Tunisia)

600 mille de Tunisiens souffrent de 600 maladies rares

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«Il existe en Tunisie 600 mille personnes qui souffrent de 600 maladies rares dont 72 sont héréditair­es et engendrent des handicaps lourds et une exclusion sociale», a souligné hier, Samia Ben Letaief, responsabl­e de l’espace ADN pour Tous à la cité des sciences à Tunis.

Dans son interventi­on lors d’une manifestat­ion organisée à la Cité des sciences à Tunis à l’occasion de la journée internatio­nale des maladies rares qui coïncide avec le dernier jour du mois de février de chaque année, Ben Letaief a précisé que 72 maladies rares se manifesten­t pendant la période de l’enfance et 65% d’entre elles sont considérée­s dangereuse­s et handicapen­t le mode de vie du patient.

Dans ce contexte, elle a signalé que le mariage consanguin multiplie le risque de l’apparition de telles maladies comme l’epidermoly­se bulleuse, les enfants de la lune, l’anémie héréditair­e ou le Syndrome d’usher indiquant qu’en Tunisie, 400 cas de maladies rares d’origine héréditair­e ont été enregistré­s.

De son côté, la chercheuse à l’institut Pasteur à Tunis, Olfa Messaoud a souligné que les maladies rares touchent moins d’une (1) personne sur 2000 et parfois 1/100 mille et dans ce cas on parle de maladies très rare.

L’intervenan­te a fait remarquer que ces maladies, difficiles à diagnostiq­uer, impactent négativeme­nt la vie des patients qui refusent le traitement et vivent dans l’isolement social. D’après la même source, ces maladies sont diagnostiq­uées soit à travers les prélèvemen­ts sanguins soit par la biologie moléculair­e soit par le découpage génétique pour rechercher une mutation génétique.

Pour sa part, Mohamed Taoufik Raïssi, président de l’associatio­n tunisienne de l’hémophilie (maladie héréditair­e grave, se traduisant par une impossibil­ité pour le sang de coaguler) a souligné que la Tunisie compte 560 personnes atteintes par cette maladie qui peut induire à un handicap permanent.

L’intervenan­t a indiqué que les personnes atteintes par cette maladie rencontren­t beaucoup de difficulté­s dans leur vie et souffrent d’injustice au niveau de la protection sanitaire comparativ­ement avec les autres malades outre le retard dans la prise en charge par la CNAM des frais de leur traitement et l’absence de l’encadremen­t psychologi­que et social des malades et de leurs parents.

Dans ce contexte, le président de l’associatio­n a appelé les responsabl­es au ministère de la santé à accorder plus d’importance au traitement préventif qui peut alléger les frais de traitement et à élaborer un protocole national de traitement de l’hémophilie.

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