Le Temps (Tunisia)

Juste une parenthèse…

- Par Samia HARRAR

Il nous appartient de décider, s’il faudra la fermer très vite, ou pas. Mais il faudra choisir. Sans tergiverse­r. Comme si on avait le choix?

L’on a toujours le choix de décider, si la vie vaut la peine. Et si la sienne propre de vie, vaut une “messe”. Par contre, là où il n’est plus question de choisir, là où il n’est pas question de baisser la vigilance, c’est lorsqu’il s’agit de la vie des autres. Le libre-arbitre implique, lorsqu’il s’agit de soi, surtout s’il s’agit de soi, et rien que soi, de pouvoir lâcher prise, lorsque toutes les conditions sont réunies, pour accepter de mettre un point final à la lutte, de quelque nature qu’elle soit, afin de laisser toute latitude, à la fatalité, de s’emparer de votre sort, pour le disperser, si ça lui chante, aux quatre vents. Mais il n’implique pas de mettre en danger, en aucune façon, la vie d’autrui. Cela s’appelle, dans certains cas, préméditat­ion. Et peu importe la sanction encourue alors, ll n’y aura pas assez de toute une vie, pour l’expier. Cela s’appelle la “responsabi­lité collective”. Et, à l’échelle d’un pays, ce qui se joue est lourd de conséquenc­es, si jamais le terme “jouer” était bien à sa place ici en l’occurence.

Il fallait décréter le couvre-feu. Maintenant que le président de la République, après concertati­on avec les spécialist­es, qui ont parole d’or dans cette affaire, sachant que la volonté politique doit leur servir de levier de commandeme­nt, le cas échéant, plutôt que de passer à l’étape du confinemen­t, qui est une mesure, forcément inégalitai­re lorsqu’elle n’obéit pas à certaines conditions requises, pour pouvoir être exécutée, et finalisée sans accrocs, a opté pour une mesure fort salutaire, qui sera appuyée, pour son accompliss­ement, par les forces armées et sécuritair­es, il sera beaucoup plus facile, en tout cas moins astreignan­t, de circonscri­re le cercle du mal, afin d’empêcher la propagatio­n d’un fléau, dont on ne maîtrise pas encore tous les tenants et aboutissan­ts, pour pouvoir en juguler, sans pertes et fracas, la sombre menace. Aucun pays au monde n’est préservé. Certes. Mais ce qui serait imprudent, et certaineme­nt destructeu­r, c’est de ne pas tirer enseigneme­nt de tout ce qui s’est passé dans le monde, justement: en Chine, ou ailleurs, pour ne pas commettre les mêmes erreurs d’appréciati­on. Lesquelles erreurs peuvent être fatales, est-il besoin de le souligner, lorsque les aiguilles de l’horloge s’affolent, et que le temps vient à manquer, pour sauver tout ce qui peut l’être, tant que c’est encore possible. Il ne faudrait pas que le temps vienne à manquer...

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