L’amour aux temps du Corona
Bien qu’il soit une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui touche à la fois les animaux et les hommes, le Coronavirus constitue, aujourd’hui un combat pour la vie que mène l’homme pour se protéger et se défendre, et à l’égard duquel il éprouve panique, stress et troubles psychiques multiples.
Il vaut mieux, certes, prévenir que guérir, mais il ne faut en aucun cas aggraver les choses pour effrayer davantage les grands, comme les petits. Les sages décisions qui ont été prises par mesure de précaution, prouvent le degré de conscience d’un pays civilisé et moderne qui veille à mettre à l’abri son peuple. Mais, loin de parler de ce virus comme un fléau qui s’abat sur l’individu ou comme une épidémie qui frappe le pays, il serait préférable de le percevoir en tant qu’opportunité favorable à la charité, à la solidarité humaine, il s’agit dès lors d’une grâce divine.
Ne pas quitter sa demeure pour quelques jours, ne pas côtoyer les espaces publics, ne pas aller au cinéma, au théâtre, ne veut jamais dire rester passif, croiser les bras. L’oisiveté n’a jamais été une arme efficace pour combattre et rivaliser quoi que ce soit : il faut se procurer force et énergie pour pouvoir surmonter un mal divin et provisoire.
A quelque chose, malheur est bon, parfois. Pensons donc à faire de cette épidémie une force qui magnétise l’homme au lieu de stimuler chez lui, tourment et volonté de s’isoler et de s’écarter de la société mais du monde. Pendant de telles catastrophes humaines ou naturelles, il faut faire preuve de détermination et de bravoure et il faut s’entraider en vue de vaincre ce maudit virus.
S’exiler n’est pas la bonne décision, il faut en profiter pour s’aimer encore plus, être tolérant et indulgent envers l’autre et le sensibiliser sur les périls de cette épidémie. Il s’agit de l’amour aux temps du Corona, pour citer, différemment, l’oeuvre de Gabriel Marcia Marquez. « J’ai proposé à mes amies qui travaillent de les aider à s’occuper de leurs enfants en leur absence. Cela ne coutera rien. Au contraire, c’est un geste noble d’humanité et une preuve d’amour échangé », déclare une jeune fille, soucieuse des empêchements causés par la maladie. Il faut également signaler que, pour reprendre Camus. «Notre amour était toujours là, mais, simplement, il était inutilisable, lourd à porter, inerte en nous, stérile comme le crime ou la condamnation. Il n’était plus qu’une patience sans avenir et une attente dans butée».
Effectivement, il faut se charger d’amour pour ne pas attrister la vie, recourir à la lecture, à la musique, à l’art culinaire, moyens aptes d’apaiser les maux et les soucis d’un virus passager et éphémère, sans aucun doute !