Le Temps (Tunisia)

Déficit de communicat­ion

- Faouzi SNOUSSI

Pour prendre les bonnes décisions qui s’imposent, il est nécessaire de se lever un peu plus tôt. Mais, il semble que l’intérêt du citoyen ne compte pas beaucoup pour nos dirigeants et nos politicien­s qui, depuis la crise du coronaviru­s, prennent tout leur temps, pour nous annoncer les mesures qu’ils ont prises, afin de sensibilis­er le citoyen ou de réduire les risques.

Le comble, c’est qu’il faut attendre, chaque jour, jusqu’après de 20H00 et beaucoup plus, pour être fixé sur ce que sera fait demain.

La première interventi­on du chef du gouverneme­nt, Elyès Fakhfakh, promise à 20H00, n’a eu lieu que plus d’une demi-heure après. Pour les autres, il a fallu attendre jusqu’à 21H30, mardi, avant que notre chef du gouverneme­nt daigne faire son apparition, pour annoncer des mesures importante­s dont le citoyen n’a eu connaissan­ce, pour une grande majorité, que le lendemain.

Ce déficit de communicat­ion est nuisible et ne permet pas « d’informer » en temps réel, parce que les minutes et les heures comptent, ce qui n’a pas été compris par tous les hauts responsabl­es, président de la République, chef du gouverneme­nt et autres.

Pour annoncer l’instaurati­on un couvre-feu très restrictif de 18H00 à 06H00, le président de la République nous a fait poireauter jusqu’à 21H40, avec son langage saccadé et sa manière de présenter les faits. Pourtant, nous aurions voulu mieux et plus.

L’accès à l’informatio­n est un droit acquis stipulé dans la constituti­on, et si les hauts responsabl­es se mettent à le transgress­er, la démocratie tunisienne est à vau-l’eau, parce que cela prouve qu’on fait-fi des médias, ainsi que de leur rôle dans la sensibilis­ation.

En parallèle, notre cher président qui était absent, depuis un certain temps, n’a pas pris en compte le droit des employeurs et des salariés, pour s’organiser en vue de ce couvre-feu surprise.

Allons, messieurs-dames, assez rigolé et communiquo­ns mieux pour montrer que nous sommes capables de nous organiser, pour parer au pire… parce que les Tunisiens en sont capables, comme l’a prouvé notre staff médical, malgré l’absence totale de moyens.

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