A temps de crise, réflexion de crise !
Loin des querelles des clochers et des sempiternelles questions de jurisprudence chères à notre président, il faudrait, en ce temps de crise, saisir l’occasion pour amorcer des réflexions fructueuses sur les questions épineuses de notre avenir immédiat…
L’idée a été avancée par des éminents scientifiques tunisiens qui s’inquiétaient du manque de distanciation et des moyens observé vis-à-vis du travail colossal fourni par le Ministère de la santé et l’observatoire national des maladies nouvelles et émergesntes. Il faut impérativement réunir à un autre niveau, un « conseil » scientifique capable de fournir le travail de prospection et de projection nécessaire pour aller plus loin et anticiper les différents aspects des retombées de la pandémie et de la situation qui en découle.
Dans ce contexte, la question de l’éducation nationale est parmi les priorités absolues aujourd’hui. Les élèves sont heureusement en vacances pendant ces quinze prochains jours, mais le calendrier des examens trimestriels et surtout des examens nationaux (sixième, neuvième, et baccalauréat) est exigeant. Certes, les autorités du ministère de l’éducation sont attelées à ce dossier mais la question est une question de sécurité nationale. Toutes les familles tunisiennes sont touchées et de centaines de milliers d’élèves sont concernés.
D’autres pays sont confrontés au même problème. La France réfléchit sérieusement à un report des examens du bac à septembre. D’autres pistes existent qu’il va falloir explorer dès maintenant. Evidemment, on espère tous que les mesures de confinement et d’autres thérapies en cours aideront à faire refluer le danger du Coronavirus, mais rien n’est encore sûr.
Le problème ne concerne pas uniquement les examens mais il s’étend à l’ensemble de l’année scolaire et universitaire. Certes, l’enseignement supérieur a annoncé le recours aux services de l’université Numérique qui existent déjà, mais personne ne sait exactement l’étendue des spécialités enseignées à distance, la capacité informatique des installations de cette université, le degré de sécurité assuré par L’ANSE dans ce domaine. Puis les autres niveaux sont « hors circuit » numérique pour le moment, or c’est le plus grand nombre. Des voix se sont élevées pour demander de consacrer la chaine Watania 2 (celle de Chofli hal et de L’ARP, sic !) au service des cours à distance et de la transformer en chaine d’éducation nationale permanente, ce qui ne serait pas une mauvaise idée d’ailleurs !
Le ministère de l’éducation nationale a publié en début de semaine un communiqué interdisant les cours particuliers sous toutes les formes et menaçant de sanctions lourdes les établissements et les professeurs qui s’y adonnent. L’ennui c’est de trouver les solutions de remplacement.
La création d’une cellule de crise spéciale formée d’éminents scientifique et dont la tâche ne concerne pas la gestion quotidienne de la crise de Covid-19 est nécessaire. Dans la réflexion sur la gestion de l’éducation nationale, mais également dans beaucoup d’autres domaines et en priorité celui de l’économie, cette cellule peut fournir aux politiques les données et les idées nécessaires à toutes les décisions qu’il faut prendre en connaissance de cause.
Quand nous voyons les péripéties de ce qui s’est passé depuis lundi dernier au plus haut sommet de l’etat on se dit qu’il va falloir sérieusement appeler les scientifiques à la rescousse !