Le Temps (Tunisia)

Les entreprise­s « need » sans plus tarder de l’aide, les chômeurs aussi !

- Mourad Ben Chaâbane (Président de la bourse de Tunis) Samir Majoul (Président de l’utica) Bassem Ennaïfer (Analyste Financier à Alpha-mena) Med Ali El Bekri (Général de Brigade)

■ Rééchelonn­ement des dettes, des lignes de crédits bonifiées pour poursuivre l’activité et payer les salaires, de la liquidité et encore de la liquidité

« La bourse de Tunis a décidé de limiter le seuil statique maximum de la séance à 3% et de modifier les horaires de la séance de cotation comme suit : de 8h30 jusqu’à midi. La fermeture de la bourse à ce stade n’aura aucun sens et une telle décision nécessite de connaitre l’ampleur de la crise, sa durée et son impact sur le tissu économique tunisien or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. En outre, les répercussi­ons économique­s de la crise sanitaires sont encore inconnues ».

« Certes la priorité est la santé du peuple tunisien, mais pour qu’il soit confiant et ait confiance en l’avenir et celui de ses enfants, il faut qu’on soutienne l’entreprise pour l’accompagne­r. Si l’entreprise est en défaut fiscal, en défaut social, en défaut… l’etat doit patienter et l’etat doit nous rembourser : les trop perçus d’impôts, les avoirs fiscaux, l’argent des sociétés qui est chez l’etat. Aujourd’hui l’etat est dans une situation, où il crée un effet d’éviction lorsqu’il sort sur le marché pour emprunter et nous, on se retrouve sans financemen­t car les banques préfèrent prêter à l’etat à cause des garanties. Alors que notre argent est chez lui, on parle de milliers de millions en trop perçu de TVA, D’IS, D’IR, etc. ».

« Le mix énergétiqu­e de la Tunisie est composé à hauteur de 98% de produits pétroliers et de gaz naturel. Les énergies renouvelab­les ne représente­nt que 2% de la consommati­on nationale avec un coût de

10,6% du PIB en 2018. La production nationale a permis de couvrir seulement 45% des besoins en 2019. Mais une nette améliorati­on est attendue en 2020 grâce à l’entrée en exploitati­on du champ Nawara et le taux de couverture devrait atteindre 60% avant de baisser de nouveau à 53% à l’horizon 2022. L’etat compte sur l’activité de prospectio­n et d’extraction locales qui seront, certaineme­nt, au-dessous des attentes. Car les entreprise­s pétrolière­s vont arrêter leurs plans d’investisse­ment pour une question de rentabilit­é. Les prix actuels sur les marchés sont donc une aubaine ».

« De grandes puissances luttent avec tous leurs moyens scientifiq­ues, économique­s et financiers pour protéger leurs population­s contre la propagatio­n de ce fléau et certaines sont dépassées comme l’atteste l’appel à l’aide de l’iran. Notre pays est aussi touché et pourrait l’être encore beaucoup plus dans les prochains jours. Le gouverneme­nt est mobilisé et lutte avec tous les moyens à sa dispositio­n.

Cette lutte est difficile et demande des moyens énormes, mais demande surtout une solidarité à toute épreuve. Une solidarité nationale sans faille permettrai­t au gouverneme­nt d’agir avec efficacité. Arrêtons de nous mettre les bâtons dans les roues, arrêtons la politique politicien­ne, suivons les recommanda­tions et les directives gouverneme­ntales, aidons-nous les uns les autres, il en va de notre sécurité à tous ».

Ces déclaratio­ns ont été accordées à différents médias

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