Entre paranoïa et inconscience
Ainsi donc nous traversons la phase d’affrontement du virus le plus malin, le plus dangereux et le plus meurtrier qu’ait jamais connu le pays depuis plusieurs décades. Le plus sournois aussi car il s’infiltre dans le corps sans se faire annoncer et sans bruit ni douleur. Si bien qu’une fièvre peut être suspectée comme annonciatrice de l’installation de ce virus dans l’organisme, comme elle peut être conséquente à un simple rhume. C’est en cela que le coronavirus est traitre car on peut même en être porteur sans jamais tomber malade et c’est ce qu’on appelle un porteur sain.
C’est la raison pourtant laquelle, les médecins conseillent le confinement chez soi, sauf dans les cas de nécessité, et lorsqu’on est obligé de se déplacer pour aller travailler ou pour une diligence urgente et indispensable.
Confinement pour mieux lutter contre la contamination
Or, plusieurs citoyens n’ont pas saisi l’utilité du confinement qu’ils ont pris à la légère, alors qu’il est dans le but de ne pas passer la contagion à ceux avec qui on est confronté, au souk par exemple ou dans les souper marchés ou les salles de cinéma. Après la décision par le chef du gouvernement de fermer les cafés et les endroits où il y a foule d’une manière générale, la plupart des citoyens ont cru à une atteinte à la liberté de circulation, alors qu’il s’agit d’une protection contre la contamination, le virus ne passant que par le contact entre les gens, en discutant, en se serrant la main en éternuant, postillonnant et ainsi de suite. Par ailleurs des consignes de sécurité ont été données afin de ne pas laisser un grand nombre de personnes dans les supermarchés, toujours dans l’intention d’éviter de passer la contagion. Certains citoyens, n’ont pas cru bon de respecter ces consignes et se sont rués sur les rayons d’alimentation qui ont été vidés en quelques minutes. Ce fut une vraie razzia, à l’instar de celle des banni Hellal. Face à ce manque de civisme et une nonchalance qui tue, le couvre-feu a été décrété afin de faire respecter la loi manu militari. C’est un fait, il n’y a plus à tergiverser, car le temps est à l’efficacité afin de parvenir à éradiquer ce virus dangereux qui a sévi dans le monde entier. Maintenant qu’il y a obligation de confiner pendant chez soi. se
Les plus démunis écopent le plus
Les institutions de l’etat sont appelées à intervenir chacune dans le cadre de ses compétences, par des mesures sociales dans l’intérêt général afin d’aider les plus démunis qui écopent le plus.
Face à cette situation difficile, il est important de prendre des mesures législatives au profit des démunis qui risquent de perdre leur emploi ou en tous cas qui souffriront par le manque à gagner étant acculés à chambouler leurs habitudes en travaillant moins. Cela concerne certains secteurs privés ainsi que certains métiers nécessitant un rythme particulier de travail. Ces lois auront pour but de protéger les travailleurs dans ces métiers ainsi que d’empêcher certains employeurs de prendre comme prétexte la présente conjoncture pour procéder à des réductions d’emploi ou des licenciements économiques. Car c’est bien de faire don de tout ou partie de son salaire mensuel, comme l’a annoncé le président de la République, mais sur le fond cela ne résoudra pas le problème. Il faut également impliquer davantage les organismes sociaux ainsi que les hommes d’affaires par des mesures officielles sous formes d’arrêtés afin de mieux faire face à la crise économique qui s’est encore aggravée face à cette crise.
Impliquer les cliniques privées
A titre d’exemple et bien que les pouvoirs publics en la personne du Chef de gouvernement ainsi que du ministre de la Santé, affirment la disponibilité d’infrastructures de soins au niveau du secteur public pour prendre en charge les malades, il est nécessaire d’impliquer le secteur privé en exhortant les cliniques à participer à cette campagne de lutte contre le covic19 par tous les moyens.
Or ce qui se passe actuellement est plutôt désolant. Allez dans n’importe quelle pharmacie pour demander à acheter un gel antiseptique et vous vous affrontez à une réponse négative par le pharmacien qui d’un air désolé, ou désinvolte vous répond que le stock est épuisé ! Cela est dû entre autres au manque d’organisation, outre l’égoïsme démesuré de ceux dont la solidarité n’existe pas dans leur vocabulaire. En fait, pourquoi ne pas impliquer le secteur sanitaire privé dont notamment les cliniques afin de les inciter à apporter leurs concours aux malades ou à ceux qui désirent faire le dépistage avant de se confiner et savoir à quel saint se vouer, surtout concernant le porteur sain qui brisque de transmettre le virus sans jamais le savoir.
La justice reflète la préoccupation de préserver l’ordre public
Les institutions judiciaires sont tenues à leur tour de faire appliquer les mesures édictées par les lois concernant les délinquants primaires et les conditions de détention d’une manière générale. Ainsi les peines de substitution telles que la travail d’intérêt général, éviterait la surpopulation carcérale qui est à éviter en pareille conjoncture. C’est également opportun de tenir davantage en compte le principe de la présomption d’innocence, afin d’éviter les mises en détention provisoire, et par là même le surpeuplement dans les prisons qui sont déjà bondés. Pour preuve une nouvelle prison est actuellement en construction du côté de Borg El Amri afin de faire face à ce problème.
Par contre une aggravation des peines à l’encontre des trafiquants fera peut-être faire renoncer plus d’un à profiter des malheurs des autres. C’est le cas actuellement, de ceux qui profitent sur le dos des malades pour quelques dinars de plus.
Les maux et les mots
En fait c’est à travers les douleurs, qu’on apprend les leçons de la vie, et le Courteline dramaturge français avait raison de déclarer que « des leçons de la vie éternel apprentis, le juste n’est jamais qu’un pécheur converti ». Le fin mot pour lutter contre les maux du virus : La solidarité. Il faut donc qu’on soit solidaires dans le respect de la loi et de nous-mêmes, afin de vaincre la paranoïa des uns et l’insouciance des autres.