Il faut boire le calice jusqu’à la lie
Ce n’est pas le doute qui rend fou, disait Nietzsche. C’est plutôt la certitude. Alors autant vaut « douter », sciemment, d’une belle victoire, aussi provisoire et précaire qu’elle soit, contre ce corona-fléau, -parce que, décidément, ç’en est une !- que de baisser ostensiblement sa garde et risquer de ne rien voir venir lorsque le virus, peut-être un peu trop froissé et donc éminemment revanchard, se prenne dès lors la tête et se décide à riposter encore plus violemment, s’il en est, en prenant, le cas échéant, tout le monde de court. Encore faut-il, pour le moment, ne pas trop chercher à charger la mule et tâcher plutôt d’attendre que la victoire devienne, justement, beaucoup plus complète, définitive et surtout irrévocable.
Ce n’est pas le doute qui rend fou, disait Nietzsche. C’est plutôt la certitude. Alors autant vaut « douter », sciemment, d’une belle victoire, aussi provisoire et précaire qu’elle soit, contre ce corona-fléau, -parce que, décidément, ç’en est une !que de baisser ostensiblement sa garde et risquer de ne rien voir venir lorsque le virus, peut-être un peu trop froissé et donc éminemment revanchard, se prenne dès lors la tête et se décide à riposter encore plus violemment, s’il en est, en prenant, le cas échéant, tout le monde de court. Encore faut-il, pour le moment, ne pas trop chercher à charger la mule et tâcher plutôt d’attendre que la victoire devienne, justement, beaucoup plus complète, définitive et surtout irrévocable.
Pour la cinquième journée consécutive, le ministère de la Santé annonce, très tard dans la soirée du jeudi à vendredi, zéro nouveau décès et zéro nouveau cas de contamination au coronavirus. Cela confirme ainsi la très bonne dynamique enregistrée au niveau de la situation épidémiologique du pays, et entamée, depuis le début de cette semaine, par la Tunisie qui avance à petits pas vers une sortie du tunnel, tant attendue et tant espérée par les Tunisiennes et les Tunisiens, décidément impatients de sortir définitivement de leur confinement, en vue de reprendre une fois pour toutes leur train-train quotidien.
Entretemps, le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé de réduire la durée du couvre-feu sur tout le territoire, qui est désormais fixé de 23 heures à 5 heures du matin, à compter du mercredi 13 mai, et ce, jusqu’à nouvel ordre. L’autre très bonne nouvelle concerne le nombre très élevé de personnes guéries et qui tourne décidément autour de 760 cas de rétablissement sur un total de 1032. Un chiffre qui n’a pas arrêté de grimper, ces derniers temps, et qui, conjugué à un nombre manifestement très bas de personnes décédées, ne peut qu’enthousiasmer les plus pessimistes parmi les Tunisiennes et les Tunisiens.
Algérie, Liban, Jordanie : l’ombre d’une deuxième vague plane sur la Tunisie
Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler que la Tunisie a entamé, début mai, une phase de déconfinement progressif et « ciblé », programmé sur trois cycles, avec comme objectif d’aboutir à un déconfinement total, envisageable à partir de la mi-juin, bien sûr, seulement si tout ira bien. Ceci dit, l’ombre d’une « deuxième vague » plane toujours sur notre pays, prévient toujours le ministère de la Santé qui ne cesse d’appeler à la vigilance et prévenir que la stabilité évidente et non moins encourageante au niveau des chiffres ne devrait aucunement pousser les Tunisiennes et les Tunisiens à baisser les bras. Confiner, déconfiner puis faire marche arrière et re-confiner, parce que la courbe pourrait monter de nouveau, reste toujours un scénario envisageable, surtout que l’algérie voisine, par exemple, a dû malheureusement passer par-là.
Par ailleurs, l'examen de l'évolution de l'épidémie dans d’autres pays arabes, permet de constater, en effet, que trois pays, outre la Tunisie, se sont distingués, en particulier, par une nette amélioration au niveau de la situation épidémiologique, qui n’est pas sans rappeler le cas de la Tunisie ; à savoir la Mauritanie qui semble, de facto, avoir été très peu touchée, depuis le début, par le fléau, mais surtout la Jordanie et le Liban, dont les statistiques ont été très similaires et même meilleures, à un moment donné, que celles enregistrées en Tunisie jusqu’à maintenant. Dans ces deux pays susmentionnés, une augmentation des cas de contamination a été remarquée ces derniers jours après une assez longue période de baisse puis de stabilité au niveau de la courbe épidémiologique, et d’absence de nouveaux cas de contaminations. En attendant, bien évidemment, la confirmation de cette tendance qui annoncerait une deuxième vague pour ces deux pays, il n’est pas anodin de suivre au peigne fin l’évolution dans ces deux pays, dont la situation en matière de chiffres est très similaire à la Tunisie, en vue d’envisager la meilleure manière de faire face, s’il en est, à une éventuelle deuxième vague qui menacerait notre pays.
En tout cas, pour Nissaf Ben Alaya, directrice générale de l’observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, encensée récemment, soit dit en passant, par le journal américain « The Washington Post », il est aujourd’hui important de ne pas trop s’emballer devant l’amélioration exponentielle de la situation épidémique dans nos contrées. Elle a tenu à insister, lors d’une conférence, tenue ce mercredi 13 mai 2020, qu’il est encore trop tôt pour parler d’une quelconque « stabilité » sanitaire, tant qu’on n’a pas compté 40 jours sans enregistrer aucune nouvelle contamination par le coronavirus.
Aujourd’hui, on n’en est encore qu’à cinq ! Il reste du chemin à faire, alors tâchons de boire le calice jusqu’à la lie.