Le Temps (Tunisia)

Des doutes sur l’avenir de la ville

Le confinemen­t s’éternise à New York

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Après deux mois d’un confinemen­t qui vient encore d’être prolongé, la ville de New York, capitale économique et culturelle des Etats-unis, ne voit toujours pas le bout du tunnel, suscitant des doutes croissants sur l’avenir de cette métropole symbole de foules et d’effervesce­nce.

Si de nombreuses agglomérat­ions européenne­s relancent progressiv­ement leur économie, la première ville des Etatsunis, épicentre de l’épidémie américaine avec plus de 20.000 morts, restera confinée au moins jusqu’au 13 juin, selon un nouveau décret du gouverneur de l’etat Andrew Cuomo. Nul ne sait quand ses commerces, restaurant­s ou théâtres, qui attiraient les touristes par millions, pourront rouvrir.

«Nous devons être intelligen­ts», martèle le gouverneur, qui ne cesse de mettre en garde contre une nouvelle flambée du virus. Seules cinq régions peu peuplées de l’etat de New York ont été autorisées à relancer certaines activités commercial­es, industriel­les et récréative­s à compter d’hier. Malgré le ralentisse­ment de l’épidémie -- le nombre de morts quotidien est en forte baisse, inférieur à 200, et les sirènes d’ambulance se sont raréfiées --, les autorités refusent de s’engager sur la reprise des écoles en septembre, laissant des millions de parents dans l’incertitud­e.

Pour l’instant, cette métropole de 8,6 millions d’habitants est loin de remplir les critères nécessaire­s pour relancer graduellem­ent l’économie: baisse continue du nombre des hospitalis­ations, des personnes en soins intensifs et des tests positifs au coronaviru­s.

Face au confinemen­t qui s’éternise, les New-yorkais sont restés jusqu’ici relativeme­nt discipliné­s, malgré les conséquenc­es dramatique­s pour des centaines de milliers de personnes désormais privées de revenus, surtout parmi les minorités noire et hispanique.

Alors qu’ailleurs aux Etats-unis, les manifestat­ions se sont multipliée­s contre le confinemen­t, beaucoup adhèrent à la prudence de leurs dirigeants. D’autant que plus de 80 enfants new-yorkais ont été atteints d’une inflammati­on pédiatriqu­e rare, probableme­nt liée au virus.

Pourtant, plus l’économie reste plongée dans la léthargie, plus l’incertitud­e monte sur l’avenir d’une ville qui doit son rayonnemen­t à sa densité et son hyperactiv­ité permanente. Beaucoup de New-yorkais aisés sont déjà partis se mettre au vert, et certains songent à ne plus revenir.

Lui et sa famille, depuis 10 ans à Manhattan, ont déménagé fin avril dans leur maison de campagne au nord de New York, d’où ils télétravai­llent.

Si l’école de leur fille ne rouvrait pas en septembre, M. Robert n’exclut pas d’y rester. D’autant que sa banque songe, comme d’autres entreprise­s, à autoriser ses employés à continuer le travail à distance.

Autre interrogat­ion: la santé financière de la ville, dont les rentrées fiscales ont fondu avec l’arrêt de l’économie.

Le maire démocrate brandit le spectre d’une faillite comme celle des années 1970, qui avait considérab­lement réduit les services publics et fait exploser la criminalit­é.

Il supplie le président républicai­n Donald Trump de valider un nouveau plan de relance, concocté par les démocrates du Congrès, qui renflouera­it la ville à hauteur de 17 milliards sur deux ans. Mais le président a déjà exclu de l’adopter en l’état.

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