Introspection et méditations
« Abassa (il s’est renfrogné) » :
80.1. Le Prophète s’est renfrogné et s’est détourné
80.2. Lorsque l’aveugle vint à lui.
80.3. Que sais-tu de lui? Peut-être cherche-t-il à se purifier 80.4. Ou à écouter tes exhortations pour en tirer profit? 80.5. Comment donc ! À celui qui est plein de suffisance 80.6. Tu portes un intérêt tout particulier,
80.7. Alors qu’il t’importe peu s’il va ou non se purifier, 80.8. Tandis que celui qui vient vers toi, avec empressement, 80.9. Mû par la crainte de Dieu, 80.10. Tu ne t’en soucies même pas !
80.11. Eh bien non ! Le Coran est un rappel
80.12. Qui s’adresse à tout homme qui veut en méditer le sens ! 80.13. Il est gravé sur des tables vénérées,
80.14. Sublimes et purifiées.
80.15. Il est gardé par des anges
80.16. Nobles et de toute pureté.
(Sourate Abassa-v.1à 16)
L’aveugle, dont il est fait allusion dans ces versets n’est autre que Ibn Om Maktoum venu trouver le Prophète Mohamed, pour lui demander son avis sur des questions religieuses. Toutefois le Prophète était à ce moment-là occupé avec des notables qorachites qu’il voulait convaincre d’embrasser l’islam. Il s’est donc détourné de lui, en l’ignorant ou presque. Ibn Om Maktoum quitta les lieux un peu humilié. Mais le soir même le Prophète eut la révélation de ces versets par lesquels Dieu lui reprochait son geste. Le Prophète réalisa que son attitude était abusive et humiliante à l’encontre de quelqu’un qui était venu pour se renseigner sur des questions religieuses.
Ces versets sont édifiants à plus d’un titre. D’abord, et abstraction faite sur le fond de la question, cela nous rassure davantage sur la sincérité du Prophète. Autrement, il aurait tu cette sourate, qui révèle une erreur qu’il a commise, du reste, de bonne foi. Cela nous apprend également que nul n’est infaillible, même quand il s’agit de prophètes.
Sur le fond, la plupart des exégètes affirment en se fondant, entre autres, sur le Hadith, que le Prophète
Muhammad n’avait pas l’intention d’éconduire Ibn Om Maktoum. Il était en pleine conversation avec des Qorachites et voulait terminer avec eux, puis s’occuper de lui. Malheureusement, Ibn Om Maktoum était pressé et n’a pas su patienter et prenant mal l’attitude de Muhammad, il repartit aussi vite. La plupart des exégètes, dont Ibn Kathir, ont rapporté « qu’au moment où le Messager de Dieu -qu’allah le bénisse et le salue- était en train d’exhorter quelques-uns des notables qoraïchites à embrasser l’islam, Ibn Oum Maktoum, un homme aveugle déjà converti, vint lui poser quelques questions en insistant. Le Prophète -qu’allah le bénisse et le salue-, à ce moment-là, aurait bien voulu que cet homme cessait de l’accabler avec ses questions afin de pouvoir poursuivre son entretien avec les dignitaires de Qoraïch et les convaincre de se convertir et trouver le chemin du salut. Il se renfrogna contre l’aveugle qui ne savait rien de ce qui se passait. Dieu à cette occasion fit cette révélation: «Le Prophète prit un air sévère et se détourna lorsque l’aveugle vint à lui». Il le blâma en lui disant: qui te fera savoir que ces gens-là se purifient ou se rappellent à tirer profit du Rappel? Quant à celui qui se comptait dans sa suffisance tu l’abordes avec empressement, peu t’importe s’il se purifie ou non. «Celui qui vient à toi avec empressement animé de bonnes dispositions, tu le négliges» en te désintéressant de lui. C’est pourquoi Dieu ordonna, par la suite, à Son Messager de ne plus avertir les uns en dehors des autres, plutôt il devra être équitalbe entre le puissant et le faible, entre le riche et le pauvre, entre les maîtres et les esclaves, entre les hommes et les femmes, entre les âgés et les jeunes en avertissant tous ceux-là, et ii incombe à Dieu de diriger qui ii veut et égarer qui ii veut. Anas a rapporté que le Messager de Dieu -qu’allah le bénisse et le salue- était en train d’exhorter Oubay Ben Khalaf seul quand Ibn Oum Maktoum était arrivé ».