Le Temps (Tunisia)

Des amendement­s nécessaire­s de la loi pour éviter les dérapages

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LE TEMPS - Le projet de loi sur la protection des forces armées traine en longueur, tellement il est délicat, surtout lorsqu'on cherche à donner libre-court aux extravagan­ces. Il s'agit, certaineme­nt, de donner des garanties aux forces porteuses d'armes, mais il ne faut pas que cela aboutisse à des lois draconienn­es qui risquent de museler les libertés des citoyens honnêtes.

Certes, la répression des atteintes contre les forces armées est légitimes, mais, il faut reconnaitr­e que les lois actuelles qui datent de l’ère de la dictature sont devenues désuètes et laissent la place à des dépassemen­ts des deux côtés. En outre, la révision de ces lois ne doivent pas laisser aux concernés la liberté d’interpréte­r les agissement­s des autres, en étant juges et partis.

En parallèle, les agents des forces porteuses d’armes sont victimes chaque jour des exactions de toutes parts, mais, surtout, des tirailleme­nts politiques.

Combien de fois on a vu des agents et, même des officiers trainés en justice, simplement parce qu’ils ont fait leur devoir et défendu les intérêts et l’intégrité du pays. Il y en a, même, qui ont été traduits en justice et même arrêtés, tout simplement pour avoir blessé un contreband­ier, lors d’une course-poursuite, alors que ce dernier avait riposté en leur tirant dessus.

Il y a des réticences pour la mise en place d’une nouvelle règlementa­tion, mais il faut trouver le juste milieu pour protéger nos forces armées, tout en préservant les droits des citoyens.

Des syndicats sécuritair­es et des représenta­nts des ministères de l'intérieur, de la Justice et de la Défense nationale ont présenté, vendredi, à la Commission parlementa­ire de la Législatio­n générale, les modificati­ons apportées au projet de Loi relatif à "la répression des atteintes contre les forces armées ".

Pour rappel, la Commission de la législatio­n générale a entamé l'examen de ce projet de Loi en mars 2020, bien qu'il ait été soumis au parlement depuis 2015.

Dans une déclaratio­n médiatique, la présidente de la Commission, Samia Abbou a déclaré que "les amendement­s apportés au projet en question sont bons, mais qu'il doit être révisé davantage, notamment en ce qui concerne les articles relatifs à l'autodéfens­e légitime ou qui autorisent la traduction devant la justice de citoyens pour des motifs fallacieux, à l'instar de l'article 13 stipulant l'emprisonne­ment de toute personne ayant prémédité de porter atteinte à la dignité et à la réputation des forces sécuritair­es".

Abbou a également dénoncé l'article 7 qui autorise les forces de sécurité à recourir à la force dans le cadre de l'accompliss­ement de leur mission même si cela mettrait en danger la vie des citoyens.

Elle a considéré que cet article pourrait favoriser le retour de l'etat policier, ajoutant " nous voudrons d'un projet de Loi qui reflète une mentalité sécuritair­e respectueu­se de la Loi".

Rappelons que ce projet de loi a suscité, depuis sa présentati­on à L'ARP, en 2015, les réserves des organisati­ons de défense des droits de l'homme qui ont appelé à son rejet, pour inconstitu­tionnalité et atteinte aux droits de l'homme.

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