Le Temps (Tunisia)

La Croatie de nouveau épinglée

-

L'organisati­on de défense des droits de l'homme Amnesty internatio­nal est repartie à la charge dénonçant la violence des forces de police croates à l'égard des migrants dans un rapport publié cette semaine, et demandant à la Commission européenne de prendre position. Ce qu'elle a fait. Selon le communiqué de L'ONG publié cette semaine soir, seize migrants ont été « ligotés, brutalemen­t battus et torturés » par des policiers croates, après avoir illégaleme­nt franchi la frontière. L'organisati­on cite des médecins bosniens et plusieurs migrants ayant raconté avoir été frappés avec des « bâtons en fer, des matraques et des crosses de pistolet », avant d'être renvoyés vers la Bosnie.

L'épisode se serait déroulé dans la nuit du 26 au 27 mai, près de la frontière avec la Bosnie. « On a été en contact avec un groupe de 16 personnes, raconte Lola Schulmann, chargée des dossiers Réfugiés et Migrants à Amnesty Internatio­nal France à Béatrice Léveillé du service internatio­nal de RFI, des ressortiss­ants pakistanai­s et afghans... et avec des médecins qui intervienn­ent du côté bosnien de la frontière ». Les médecins ont raconté les blessures souvent infligées aux migrants, « des fractures dont ils mettent plusieurs mois à guérir ».

L'union européenne interpellé­e

« Ce qui est catastroph­ique, c'est que l'union européenne donne de l'argent à ces fonctionna­ires croates pour protéger la frontière et ces personnes commettent des actes de torture », poursuit Lola Schulmann.

Amnesty a interpellé la Commission européenne qui a réagi ce vendredi 12 juin. « Nous sommes très préoccupés par ces allégation­s », a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen, Adalbert Jahnz lors du point de presse quotidien. « La violence, l'humiliatio­n et les traitement­s dégradants des demandeurs d'asile et migrants n'ont pas leur place dans l'union européenne et doivent être condamnés », a-t-il ajouté. La Commission prévoit d'envoyer, quand la situation sanitaire le permettra, une mission sur place, dans le cadre d'un mécanisme de surveillan­ce européen du respect des droits fondamenta­ux aux frontières.

Mais ce n'est pas la première que l'organisati­on de défense des droits de l'homme dénonce de semblables faits. Des milliers de migrants empruntent chaque année ladite Route des Balkans pour essayer de rejoindre l'europe occidental­e. La plupart passent par la Croatie, pays membre de L'UE, le plus souvent en provenance de la Bosnie. Le ministère croate de l'intérieur a immédiatem­ent démenti « des allégation­s qui comme d'habitude et sans aucune preuve mettent en cause la police croate accusée de blesser des migrants », rapporte L'AFP. Il a cependant annoncé qu'une enquête serait ouverte sur ces accusation­s.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia