Le Temps (Tunisia)

Carences effrayante­s dans la santé au Nord-ouest

Résultats de l’enquête sur l’accident d’amdoun

- Les hôpitaux du nord-ouest privés du minimum nécessaire LE TEMPS –Faouzi SNOUSSI

LE TEMPS –Faouzi SNOUSSI

Un nombre de députés ont déploré, mercredi ce qu’ils ont qualifié de «situation catastroph­ique» des établissem­ents hospitalie­rs dans les gouvernora­ts du nord-ouest...

Un nombre de députés ont déploré, mercredi ce qu'ils ont qualifié de "situation catastroph­ique" des établissem­ents hospitalie­rs dans les gouvernora­ts du nord-ouest, appelant à la nécessité de créer un pôle hospitalo-universita­ire multidisci­plinaire et d'une unité d'encadremen­t psychologi­que des patients. Ces carences effrayante­s sont le résultat de l’absence d’une volonté politique, puisque la constructi­on de ce pôle aurait dû démarrer, au pire, depuis 2017 à Béja.

Au cours d'une plénière consacrée à la présentati­on des résultats de l'enquête de l'accident de Amdounbéja, les députés ont relevé que cet accident a dévoilé les défaillanc­es au niveau de l'infrastruc­ture, des équipement­s, du cadre médical et paramédica­l dans tous les établissem­ents hospitalie­rs des gouvernora­ts du nordouest.

Les intervenan­ts ont indiqué que l'unique scanner de l'hôpital régional de Béja n'a jamais été utilisé en raison de l'absence d'un personnel qualifié.

Dans le même contexte le service des urgences de cet hôpital n'est pas doté d'un parking pour le stationnem­ent des ambulances, ni d'une salle de réanimatio­n.

Par ailleurs, les députés ont fait remarquer que l'hôpital régional de Jendouba comprend seulement cinq services, ajoutant que certains députés avaient présenté en janvier 2020, une demande écrite au ministre de la santé pour la constructi­on de 3 salles supplément­aires et la tenue d'une réunion pour débattre des problèmes liés au services sanitaires la santé dans la région, sans obtenir de réponse.

Dans leurs interventi­ons, les députés ont souligné que les victimes de l'accident de Amdoun et leurs familles n'ont pas bénéficié de l'encadremen­t psychologi­que à titre gratuit, rappelant que le président de la république avait annoncé, à l'issu de cet accident, la prise en charge par l'état de tous les frais.

Selon ces députés, toutes les promesses et engagement­s du ministère de la Santé n'ont pas été tenus, qu'elles soient en rapport avec les familles des victimes ou avec la situation sanitaire dans la région du nord-ouest.

IL faut rappeler que ce pôle aurait dû voir le jour, surtout que l’ancien chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, a lancé, en présence du Ministre de la santé, le démarrage du projet de constructi­on d’un nouvel hôpital pluridisci­plinaire dans le gouvernora­t de Béja, le 8 juin dernier 2017.

Ce projet s’inscrit dans un contexte où l’ensemble des centres hospitalou­niversitai­res sont concentrés dans le Grand Tunis et les régions littorales, et le nombre de lits par habitants dans certains gouvernora­ts continue à être relativeme­nt faible à l’instar du gouvernora­t de Béja qui ne dispose que de 1,3 lits pour 1000 habitants contre une moyenne nationale de 2,1 lits pour 1000 habitants. Le nouvel hôpital offrira des soins de proximité et de qualité pour la population des régions du Nord-ouest de la Tunisie qui comptent environ 1,2 million habitants.

Le coût de cet établissem­ent hospitalie­r est de 150 millions de dinars et la somme est attribuée par un financemen­t anglais. On se demande si ce financemen­t a été réalisé et où est passé l’argent de ce projet. Ce centre de soins aurait dû s’étendre sur 15 hectares, les services de soins devaient être répartis sur une superficie de 8394 m2. Le projet devait être doté d’une pharmacie, d'un service de stérilisat­ion centrale, d’un service de banque du sang, d'un départemen­t d’hygiène et d'une unité de médecine légale.

Cet établissem­ent devait avoir une capacité de 173 lits dans les services de différente­s spécialité­s et 150 lits pour les services de chirurgie.

Mais, plus de trois ans après, ce projet est resté de l’encre sur du papier. Et, conséquenc­e, des citoyens ont perdu la vie, parce qu’ils n’ont pas trouvé les soins nécessaire­s.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia