La Rabta hausse le ton… le ministère hausse les épaules !
Crise des hôpitaux et dialogue de sourds
Première vague dans le rétroviseur, deuxième vague dans le collimateur, les Tunisiennes et les Tunisiens suivent de très près, et non sans inquiétude, -il y va d’intérêts vitaux !- la crise des hôpitaux qui bat déjà son plein depuis un peu plus de trois semaines, sur fond d’une grogne sectorielle générale, doublée d’un dialogue de sourd entre le personnel soignant, tous rangs confondus, et leur ministère de tutelle. Le secteur de la santé file un mauvais coton ? Eh bien du coton, Abdellatif Mekki en met plein dans les oreilles ! Le bras de fer continue…
Première vague dans le rétroviseur, deuxième vague dans le collimateur, les Tunisiennes et les Tunisiens suivent de très près, et non sans inquiétude, -il y va d’intérêts vitaux !- la crise des hôpitaux qui bat déjà son plein depuis un peu plus de trois semaines, sur fond d’une grogne sectorielle générale, doublée d’un dialogue de sourd entre le personnel soignant, tous rangs confondus, et leur ministère de tutelle. Le secteur de la santé file un mauvais coton ? Eh bien du coton, Abdellatif Mekki en met plein dans les oreilles ! Le bras de fer continue…
Mercredi, la démission collective du staff médical du service de pneumologie et des maladies respiratoires dans l’hôpital La Rabta de Tunis, s’est abattue comme une bombe, d’abord dans les couloirs du ministère de la Santé, et tout naturellement ensuite sur toute la Tunisie, compte-tenu de l’importance capitale dudit service dans la lutte contre le coronavirus, d’autant plus qu’elle survient en pleine période de précarité épidémiologique, principalement due à la réouverture récente des frontières nationales.
Démission symbolique
Bien entendu, si le cadre médical en question a dû finalement se rétracter, pas plus tard que le lendemain, en retirant, illico, ladite démission, la démarche en soi ne reste pas moins symbolique, arrivant dans un contexte de grogne générale qui ne cesse de s’amplifier de jour en jour dans tout le secteur, se présentant, par conséquent, plus comme un cri d’angoisse, voire comme un appel au secours, que comme une réelle résolution d’abandonner le navire en pleine tourmente.
Ancienne ministre de la Santé, et actuelle directrice du département en question, c’est bien Samira Meraï qui mène la danse, depuis quelques jours, en montant d’abord au créneau sur son compte Facebook, avant de multiplier les sorties médiatiques, notamment dans les radios, en vue de tirer la sonnette d’alarme et de pointer son doigt sur la situation catastrophique dans La Rabta en général, et au sein du service de pneumologie, en particulier.
Se voulant compréhensive tout en restant sur l’offensive, l’ancienne ministre a indiqué qu’elle connaît parfaitement les problématiques du secteur de la santé et surtout les difficultés d’en découdre, ce qui ne l’empêche nullement, arguet-elle, de mettre aujourd’hui le doigt sur la situation critique de son département qui souffre, insiste-t-elle, d’une « pénurie d’infirmières ». Et d’expliquer : « Le service de pneumologie ne compte plus que deux infirmières, alors que pas moins de sept y travaillaient au cours des dernières années. »
Dans les oreilles d’un sourd
Avant de s’alarmer : « le département est actuellement sans infirmières car les deux seules infirmières qui y travaillent sont parties en vacances ! ». Ce qui a incité, d’après elle, le cadre médical du département à annoncer une démission collective dans un mouvement symbolique avant de se rétracter. Et l’ancienne ministre d’insister : « Les choses allaient certes de mal en pis depuis déjà un moment, mais là, les choses ont vraiment empiré ». Puis de s’écrier : « la seule solution, c’est de faire des recrutements, dans l’urgence et dans les plus brefs délais. »
Bien sûr, si le problème est répété sur tous les tons, depuis un moment déjà, et surtout sur tous les fronts, et pas seulement à La Rabta, les multiples revendications du personnel médical et paramédical dans les hôpitaux publics, semblent entrer par une oreille pour en sortir de l’autre, du côté du ministère de la Santé.
Ni la grève générale sectorielle du 18 juin dernier, ni les manifestations et les sit-in, quasi quotidiens, observés par le personnel soignant, tous grades confondus, n’ont pu réussir, jusqu’à maintenant, à pincer les oreilles du ministre de la Santé, qui semble, de facto, n’avoir ni programme, ni vision, en vue d’empiler les réformes et insuffler du sang neuf dans un secteur plus que jamais sinistré.