La magistrature fait la sourde l’oreille
22 agressions contre les journalistes en juin
Ils sont au moins 28 journalistes (y compris 7 photographes) agressés tout au long du mois dernier. Les agressions se chiffrent à 22 d’après l’unité de Monitoring des agressions contre les journalistes, unité qui relève du Centre de sécurité au Syndicat National de Journalistes Tunisiens (SNJT). D’après le rapport relatif aux agressions du mois de juin 2020, les agressions sont répertoriées en majorité sur le grand Tunis avec 12 agressions. A Sfax et Nabeul, l’unité de Monitoring a recensé respectivement 3 agressions. Le reste des agressions se répartissent comme suit : 2 agressions à Médenine, une agression dans le gouvernorat de Siliana et une autre à Tataouine.
Une simple lecture du rapport, fait montrer que les télévisions et les radios sont les plus ciblés. C’est ainsi que le rapport mentionne que sur 18 médias concernés par les agressions, 14 supports médiatiques travaillent dans l’audiovisuel. Plus précisément, le rapport démontre que les agressions ont ciblé des journalistes travaillant dans 7 radios et 7 chaines de télévisions. Le reste des journalistes attaqués travaillent respectivement dans 2 journaux électroniques, un quotidien de la place et une agence de presse.
L’ARP, fief d’un discours de haine
C’est paradoxal. L’assemblée des Représentants du Peuple (ARP), censée être la partie qui protège les journalistes, fait le contraire et se présente comme l’une des parties qui s’attaque aux journalistes. Le rapport précise que le discours de la haine et d’acharnement contre les journalistes est malheureusement de retour à L’ARP. Surtout après les attaques menées par le président de la coalition Al Karama et un député du gouvernorat de Kasserine. Résultat : 7 agressions -dont 3 sont physiquesà l’encontre des journalistes. La commission des droits et libertés, dont la présidente appartient à Qalb Tounes, ainsi que la Présidence de L’ARP sont aux abonnés absents. Aucune réaction de leurs parts, contre les dépassement commis par les députés qui se cachent souvent derrière une immunité totale.
Les retombées d’un discours de haine orienté vers les journalistes, ne manquent pas. D’après le rapport publié par le SNJT, les agressions et les violences physiques et verbale contre les journalistes persistent.
Les citoyens sont les premiers à s’attaquer aux journalistes. Les députés, les forces de l’ordre et même les syndicalistes figurent dans la liste des agresseurs des journalistes. Les agents de l’état y figurent également.
Les citoyens s’y mettent, aussi
« Celui qui offense, insulte un journaliste ou l’agresse, par paroles, gestes, actes ou menaces, dans l’exercice de ses fonctions, sera puni de la peine d’outrage à fonctionnaire public ou assimilé », prévoit l’article 123 du code pénal. C’est l’article 14 du décret-loi 115 qui le prévoit. Entre autres, toute attaques, agressions (verbale soit-elle ou physique) est passible d’une sanction prévue par l’article 125 du Code Pénal, après amendement. C’est dire que normalement, tout journaliste exerçant le métier, est considéré comme étant un fonctionnaire public ou assimilé. Cet article prévoit une sanction qui va de 6 mois à une année d’emprisonnement. Sauf que 8 ans, après son entrée en application, le décret-loi 115 dans sa partie n’est pas respectée par la magistrature Tunisienne. Entretemps et 8 ans durant, nombres de journalistes comparaissent en justice sur la base du code pénal et parfois sur la base de la loi anti-terroriste au lieu des décrets lois 115 et 116.