Le Temps (Tunisia)

Vaine tentative pour recoller les pots cassés ?

- LE TEMPS – Faouzi SNOUSSI

Le chef du gouverneme­nt Elyès Fakhfakh acculé par le mouvement Ennahdha et ses alliés, est, certaineme­nt, sur des charbons ardents.

LE TEMPS – Faouzi SNOUSSI

Le chef du gouverneme­nt Elyès Fakhfakh acculé par le mouvement Ennahdha et ses alliés, est, certaineme­nt, sur des charbons ardents. Comme le dit la célèbre citation d'antigone II Doson, roi de Macédoine, et reprise par Voltaire : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge ! », et le chef du gouverneme­nt est dans cette situation, puisque c'est le mouvement Ennahdha qui mène la guerre à ce cabinet ministérie­l.

Fakhfakh a reçu vendredi les présidents des partis et groupes parlementa­ires formant la coalition au pouvoir, au cours d’une réunion à laquelle ont assisté le président du groupe Ennahdha au parlement, Noureddine Bhiri, le secrétaire général du Courant démocratiq­ue Mohamed Abbou, le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouheir Maghzaoui, le président du mouvement Tahya Tounès, Youssef Chahed, et le président du groupe de la Réforme, Hassouna Nasfi

La réunion a porté sur la situation générale dans le pays et en particulie­r l'ensemble des défis de l'après covid-19 et les moyens d'en limiter les répercussi­ons économique­s et sociales.

Cité dans un communiqué de la présidence du gouverneme­nt, Fakhfakh a affirmé, lors de la rencontre qui s'est tenue au Palais de la Kasbah, que la conjonctur­e actuelle commande davantage de coopératio­n et de solidarité entre les composante­s de la coalition au pouvoir pour mieux répondre aux exigences de l'étape présente.

Il a insisté sur la nécessité d'unifier les efforts et de coordonner les positions entre toutes les parties qui soutiennen­t le gouverneme­nt dans l'objectif de répondre aux aspiration­s des Tunisiens et d'entamer les grandes réformes pour sauver l'économie.

Les participan­ts à la réunion ont,

de leur côté, insisté sur le renforceme­nt de la confiance entre les différente­s parties politiques (coalition gouverneme­ntale, groupes parlementa­ires, institutio­ns de souveraine­té...).

Ils ont mis l'accent sur le besoin d'instaurer les traditions du travail commun afin de promouvoir la capacité du gouverneme­nt à prendre les décisions nécessaire­s lui permettant de pour surmonter les contrainte­s économique­s et financière­s.

Certes, le communiqué de la présidence du gouverneme­nt n’en dit pas long sur les conflits entre les cinq principale­s composante­s de l’équipe de Fakhfakh, mais les coups de boutoirs sont venus, comme d’habitude, du mouvement

islamiste qui cherche l’élargissem­ent du gouverneme­nt, pour ses propres intérêts et non ceux du pays qui souffre le martyre. D’ailleurs, selon les informatio­ns qui ont circulé, le président de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), Rached Ghannouchi avait menacé et prédit que ce gouverneme­nt ne dépassera pas, au pire, le mois de septembre. Mais, qui vivra verra.

Entre un chef de gouverneme­nt qui tient à rester en place, soutenu, jusqu’à nouvel ordre, par le président de la République Kaïs Saïed, et le mouvement islamiste Ennahdha, avec ses alliés déclarés, on peut prévoir que l’été sera vraiment chaud, pour la classe politique.

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Des divergence­s qui risquent de tout emporter

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