Les manifestants laissent leurs pancartes en blanc
A Hong Kong, les manifestants prodémocratie se sont mis à brandir ostensiblement des feuilles de papier blanc, après l’entrée en vigueur début juillet de la nouvelle loi imposée par Pékin sur la sécurité nationale.
Ils expriment ainsi leurs craintes pour la liberté d’expression dans cette ville où les voix dissidentes s’expriment d’habitude de manière bruyante et colorée. Hong Kong a connu l’an dernier d’imposantes manifestations, émaillées de violences, durant lesquelles plus de 9.000 personnes ont été arrêtées.
Avec la nouvelle loi sur la sécurité, même les manifestations pacifiques sont devenues risquées. Huit manifestants tenant en silence de grandes feuilles de papier blanc ont ainsi été arrêtés cette semaine dans un centre commercial.
Le gouvernement de Hong Kong a ordonné aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité. Deux jours auparavant, les bibliothèques avaient annoncé faire de même. Parmi les auteurs dont les titres ne sont plus disponibles figurent Joshua Wong, l’un des militants les plus célèbres, et
Tanya Chan, une députée pro-démocratie renommée. Les slogans et drapeaux qui ornaient les pancartes des manifestants de l’année dernière, ou leurs cris de ralliement, sont dorénavant illégaux. Les militants pro-démocratie se sont mis à nettoyer leurs traces sur l’internet et les magasins se débarrassent de tout signe ou objet compromettant.
Malgré les peurs et l’incertitude, nombre de Hongkongais ont trouvé de nouveaux moyens pour se faire entendre, utilisant des jeux de mots ou des slogans qui sonnent comme ceux dorénavant interdits mais avec un sens différent.