Un Etat dans l’etat
Le chaos engendre le chaos, et les errances politiques actuelles n’augurent rien de bon, parce qu’il est plus difficile de bâtir que de détruire. Chacun en profite à sa façon pour satisfaire ses ambitions. Il y a les corrompus, les contrebandiers, les spéculateurs qui saisissent toutes les occasions pour se remplir les poches. Il y a aussi, ceux qui aiment se la couler douce et se faire payer des salaires faramineux, sans être obligés de faire beaucoup d’effort, et d’autres, encore..
Si pour ces personnes malintentionnées, ils ne perdent rien pour attendre, parce qu’ils vont tomber, tôt ou tard, dans les filets, pour rendre des comptes, ce n’est pas le cas de certaines personnes qui font de la politique, en profitant des règles démocratiques, pour instaurer un système, totalement, anti-démocratique.
Depuis la révolution, des tendances extrémistes n’ont pas cessé de proliférer, avec la naissance de partis politiques qui, pourtant ne croient pas aussi bien système électoral que républicain, et qui se proclament en faveur de l’institution de la 6ème « khilafa » islamique, un régime dictatorial qui fait commerce avec les préceptes de l’islam, le vrai que nous connaissons tous.
Certains autres extrémistes religieux n’ont pas hésité à prendre les armes, contre leur propre pays, pour instaurer une « imara » et ils ont échoué.
Ce qui est plus grave, c’est que certains se sont introduits dans le système, pour créer un Etat dans l’etat, comme c’est le cas, avec ce qui se passe, dans la commune du Kram. Le maire de cette ville a instauré un Fonds de la zakat, alors que l’assemblée des représentants du peuple (ARP) a rejeté le projet de sa création à l’échelle nationale. Le même individu refuse de célébrer les mariages entre des non-musulmans avec des Tunisiennes, alors que la loi le permettant a été adoptée par L’ARP. Et le voilà, maintenant, qui instaure de nouvelles règles en exigeant des candidats au mariage un certificat sur leur adoption de l’islam. Avec le silence complice, il risque d’aller, encore plus loin.
Un régime démocratique a ses règles et ses lois et il n’est pas question de les transgresser, car, ou bien on est dans le système, ou bien on ne l’est pas, et il n’y a pas de troisième voie. Ceux qui sont contre n’ont pas de place dans la vie politique, parce qu’ils n’acceptent pas les règles du jeu et ils doivent être jugés comme des ennemis du peuple et de la patrie.