La bataille n’est pas seulement politique
Abir Moussi vs islamistes :
Le ton est encore monté en début de semaine entre le PDL et Ennahdha et l’escalade s’accélère avec les tirs groupés qu’abir Moussi se délecte d’assainir à Rached Ghannouchi et son parti, sans aucun répit ! La Dame s’ingénue à trouver chaque fois un angle d’attaque que les islamistes n’ont pas soupçonné, et le public s’enthousiasme, content qu’il est de voir Ennahdha acculée dans ses derniers retranchements.
Le ton est encore monté en début de semaine entre le PDL et Ennahdha et l’escalade s’accélère avec les tirs groupés qu’abir Moussi se délecte d’assainir à Rached Ghannouchi et son parti, sans aucun répit ! La Dame s’ingénue à trouver chaque fois un angle d’attaque que les islamistes n’ont pas soupçonné, et le public s’enthousiasme, content qu’il est de voir Ennahdha acculée dans ses derniers retranchements.
Abir Moussi mène la vie dure aux islamistes et annonce haut et fort son intention de les écarter de la gestion du pays. Elle utilise tous les moyens pour atteindre son objectif, tout en veillant à rester dans le cadre des lois de la République. Elle est en passe de rassembler autour d’elle une partie importante de la classe politique et du public en général qui ne se rappelle plus de son histoire mouvementée du RCD jusqu’au PDL. La « contre-révolution, la restauration du régime de Ben Ali, le « fascisme » de certains de ces propos du débit sont oubliés parce qu’elle tient tête aux islamistes et les malmène toutes les semaines devant le pays.
Ce cas de figure n’est en aucun cas une spécificité tunisienne ! Dans presque toutes les transitions démocratiques observées en Europe de l’est par exemple, après 1989, les communistes, hier honnis, sont revenus d’une manière ou d’une autre au pouvoir à un moment donné. La transition démocratique en Tunisie a été jusqu’ici dominée par les islamistes par absence d’une relève politique cohérente de leurs adversaires.
Ni la gauche jadis véhémente opposition aux régimes de Bourguiba et de Ben Ali, ni les centristes de tout bord, ni les prétendus « destouriens » de la 25ème heure n’ont su convaincre le public. L’offre politique était et est encore dans une large mesure très décevante et la mainmise des islamistes sur les rouages de l’etat n’a pas arrêté de s’aggraver chaque jour.
Le mouvement Ennahdha gouverne ouvertement ou en sous-main depuis 10 ans tout en faisant croire le contraire et en faisant endosser à ces alliés le fardeau de ses échecs ! Sur ces faits, Abir Moussi arrive et depuis septembre 2019, elle n’a qu’un but, démasquer le jeu sournois des islamistes et le mettre à nu devant le pays en attendant de récolter les dividendes.
Qu’elle exagère, qu’elle s’acharne, qu’elle use et abuse de toutes les ficelles du jeu politique, ça ne la dérange pas outre mesure. En plus, elle se paie le luxe d’avancer en dévoilant ses objectifs. Ecarter les nahdhaouis du pouvoir, puisqu’ils ne représentent pas arithmétiquement une majorité dans le pays, et rassembler une majorité contre eux. Abir Moussi est en passe de gagner son pari parce que ses adversaires islamistes ne lui opposent, pour l’instant, que la réponse « victimiste » dans laquelle ils sont passés maitres !
Mais, au-delàs de cette bataille, très politique, qui n’est pas près de s’arrêter bientôt, l’alternance que le PDL propose n’est pas du point de vue économique et social très éloignée de ce que le parti de Rached Ghannouchi pratique. C’est du libéralisme économique de Ben Ali revu et un peu corrigé et c’est là que les choses se compliquent.
Remettre les islamistes à leur juste taille politique et leur barrer la route pour ne pas changer le modèle de société tunisien est une noble bataille que beaucoup de Tunisiens sont en train d’accepter de livrer avec le PDL. Mais le pays est presque ruiné et la gestion calamiteuse des islamistes y est pour beaucoup, mais c’est aussi l’héritage de l’ère de Ben Ali qu’il va falloir vite corriger aussi et avoir le courage de le faire devant les Tunisiens maintenant.