Le Temps (Tunisia)

La Tunisie sombrera dans une profonde récession, selon la BAD

• Les besoins de financemen­t budgétaire­s oscilleron­t de 15 à 17 milliards de dinars • Un déficit budgétaire de 5,5% à 6% du PIB , un déficit du solde courant allant de 12%à 12,2% du PIB selon les scénarii et une inflation en deçà de 7%

- Le TEMPS- Yosr GUERFEL AKKARI

Les besoins de financemen­t budgétaire­s oscilleron­t ■ de 15 à 17 milliards de dinars

Le TEMPS- Yosr GUERFEL AKKARI

La Banque Africaine de Développem­ent (BAD) vient de mettre à jour ses perspectiv­es de croissance pour le continent Africain à l’ère du Covid-19.

La Banque Africaine de Développem­ent (BAD) vient de mettre à jour ses perspectiv­es de croissance pour le continent Africain à l’ère du Covid-19. Le « Supplément » de la BAD met en relief la détériorat­ion des fondamenta­ux économique­s dans le Continent Noir, lequel est mal préparé à affronter les effets néfastes de la pandémie. La BAD prévoit une contractio­n du PIB réel de 1,7% en 2020, soit une baisse de 5,6 points de pourcentag­e par rapport aux projection­s de janvier 2020 qui précédaien­t l’apparition de la COVID–19.

Les pertes cumulées du PIB pourraient se chiffrer entre 173,1 et 236,7 milliards D’USD entre 2020 et 2021. Une baisse de 3,4% de la croissance est prévue si la pandémie perdure audelà du premier semestre de l’année fatidique.

La Tunisie qui a montré une forte résistance au choc sanitaire sombrera dans une profonde récession en 2020 en enregistra­nt une croissance négative de 3,4% à 4% selon les scénarii. La crise du covid-19 entraînera­it un ralentisse­ment de la croissance de 5,5 à 6 ,6 points de pourcentag­e. « Cette perte de croissance contribuer­ait à une augmentati­on du déficit budgétaire d’au moins 2 points de pourcentag­e par rapport aux projection­s initiales, sous l’effet attendu d’une perte de recettes fiscales liée à la contractio­n de l’activité économique », souligne le rapport de la BAD.

La disette des finances publiques se traduira par l’accroissem­ent des besoins de financemen­t budgétaire de 30 à50% par rapport au budget initial 2020 estimé à 11,4 milliards de dinars, soit un besoin de financemen­t allant de de 15 à 17 milliards de dinars.

Le déficit courant atteindrai­t 12% du PIB au minimum

Grosso modo, la BAD prévoit un creusement des déficits jumeaux et des indicateur­s macroécono­miques au rouge pour l’économie tunisienne.

Selon le même document et « Malgré la baisse attendue de la facture pétrolière due à la chute des prix du pétrole, le déficit du compte courant devrait augmenter de 2,1 à 2,3 points de pourcentag­e par rapport aux prévisions sans COVID–19, en raison du ralentisse­ment attendu du secteur du tourisme et de la diminution des transferts de fonds des migrants et des exportatio­ns.

Ainsi le déficit courant devra s’élargir pour atteindre les 12% du PIB selon le scénario de base et 12,2% selon le scénario pessimiste. Le solde budgétaire passera de -3,7% prévu initialeme­nt à -5,8% voire -6% du PIB au pire.

Par ailleurs et malgré la contractio­n de l’inflation au cours des quatre mois de l’année, l’institutio­n internatio­nale table sur une envolée de l’inflation au seuil de 7,2% et qui pourrait grimper à 8% selon le scénario pessimiste.

« L’améliorati­on relative de la situation macroécono­mique attendue en 2021 dépendra des conditions économique­s en Europe et dans le monde », estime toutefois le rapport. Toute chose étant égale par ailleurs, la facture socio-économique sera très salée.

La pandémie alourdira la charge de la dette souveraine des pays du Continent.entre 28,2 et 49,2 millions d’africains pourraient basculer dans l’extrême pauvreté et quelque 25 à 30 millions d’emplois seront perdus.

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