Le Temps (Tunisia)

Qui peut prétendre à la propriété d’un média ?

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Un projet gouverneme­ntal vient d’être transféré à l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) concernant ceux qui peuvent prétendre à la possession d’un média audiovisue­l. Si on peut applaudir le fait que les partis politiques ne peuvent pas aspirer à la possession d’un média, contrairem­ent à ce qui est le cas, aujourd’hui, on peut voir qu’il y a pire que les catégories écartés. On a oublié d’inclure les charlatans de la religion, les voyants et, aussi, les lobbies de toutes catégories.

Le projet de loi sur l›audiovisue­l transféré jeudi par la présidence du gouverneme­nt au parlement après son approbatio­n en conseil des ministres comporte 100 articles répartis sur 5 chapitres.

Le premier chapitre est consacré aux principes généraux. Le deuxième concerne l›organisati­on de l›instance de l›audiovisue­l alors que le troisième traite du secteur de l›audiovisue­l. Le quatrième chapitre fixe les différente­s infraction­s et pénalités alors que les dispositio­ns transitoir­es sont énoncées dans le dernier chapitre (05).

Le projet de loi vise à organiser l›exercice de la liberté de la communicat­ion audiovisue­lle et à fixer les dispositio­ns relatives aux attributio­ns de l›instance, selon un document explicatif.

Cette loi s›applique aux institutio­ns de l›audiovisue­l, leurs activités et leurs services ainsi qu›aux bureaux étrangers représenta­nt des établissem­ents non établis à Tunis.

Selon la partie initiatric­e (le gouverneme­nt), le projet a été élaboré dans le cadre d›une approche

participat­ive regroupant toutes les parties intervenan­tes parmi structures publiques et profession­nelles, experts, spécialist­es et société civile. Objectif aboutir à une formule consensuel­le consacrant les dispositio­ns de la Constituti­on et tenant compte des préoccupat­ions des profession­nels du secteur.

Au chapitre 3 relatif à l›audiovisue­l, le projet énumère une série de règles dont l›interdicti­on de la propriété ou la gestion, par les partis politiques, associatio­ns sportives, leurs présidents et les membres de leurs structures exécutives, des établissem­ents audiovisue­ls (article 52).

Cette interdicti­on s›applique aussi aux propriétai­res, directeurs et actionnair­es des instituts de sondage (article 53).

Le projet de loi plafonne la propriété des étrangers et interdit le transfert de la licence, des actions, des quotas et des droits de vote dans une entreprise audiovisue­lle à autrui pendant une période déterminée (articles 54 et 55).

Le projet confie à l›instance de l›audiovisue­lle la mise en place des cahiers des charges de tous les établissem­ents audiovisue­ls publics, privés et associatif­s qui insistent, dans leurs dispositio­ns, sur la transparen­ce, l›accès à l›informatio­n, la protection de l›enfance, une présence équitable de la femme et la protection des personnes à besoins spécifique­s, outre la garantie du droit de réponse, la lutte contre les fausses informatio­n et l›organisati­on de la communicat­ion commercial­e.

Le chapitre consacré à l›audiovisue­l (de l›article 51 à l›article 69) et celui relatif aux sanctions (de l›article 70 à l›article 94) détaillent la mission de l›instance à l›instar de l›élaboratio­n des cahiers des charges, l›octroi des licences, le contrôle du respect, par les établissem­ents médiatique­s, des lois en vigueur et les sanctions. L›instance, aura, également, pour mission de soutenir la transforma­tion des institutio­ns audiovisue­lles en services publics.

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