Le Temps (Tunisia)

Aggravatio­n aux USA, vigilance en Europe

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L'épidémie de nouveau coronaviru­s continue de s'aggraver hier aux Etats-unis, dont le président Donald Trump persiste dans le déni, tandis que l'europe qui se déconfine maintient une vigilance inquiète.

"Quand nous nous comparons à d'autres pays, je ne crois pas qu'on puisse dire que nous nous en sortions bien. Ce n'est tout simplement pas le cas", a déclaré Anthony Fauci, le plus haut expert en maladies infectieus­es du gouverneme­nt américain, au site Fivethirty­eight. L'immunologu­e sonne l'alarme depuis des jours face à la flambée de nouveaux cas dans le Sud et dans l'ouest, dénonçant des déconfinem­ents trop hâtifs et l'insoucianc­e des Américains. Le pays le plus touché tant en nombre de morts (au moins 133.291) que de cas (plus de 3,1 millions) a encore battu son record jeudi avec un millier de décès et 65.500 cas détectés en 24 heures.

Les avertissem­ents du Dr Fauci se teintent de plus en plus de reproches sur la politisati­on de l'épidémie. "Il faut formuler l'hypothèse que sans les divisions qui sont les nôtres, nous aurions une approche plus coordonnée", selon lui.

Donald Trump, lui, persiste à minimiser: "La raison pour laquelle nous avons tant de cas, comparé à d'autres pays qui ne font pas mieux que nous et de loin, est que nous testons beaucoup plus et mieux", a-t-il tweeté - ce qui est faux, car le rythme d'augmentati­on des contagions est largement supérieur au rythme d'augmentati­on des tests, selon les données officielle­s.

Ignorant les avertissem­ents sanitaires, il se rend vendredi en Floride, l'un des gros foyers actuels de l'épidémie de Covid-19, avant un nouveau meeting électoral samedi dans le New Hampshire.

Le coronaviru­s poursuit aussi ses ravages en Amérique latine et touche ses dirigeants: en Bolivie, la présidente Janine Añez, candidate à sa succession en septembre, et au Venezuela le président de l'assemblée nationale constituan­te et numéro deux du parti présidenti­el (PSUV), Diosdado Cabello, ont annoncé jeudi l'avoir contracté, quelques jours après le président brésilien Jair Bolsonaro. Ce dernier, comme Donald Trump, est ouvertemen­t sceptique sur la pandémie. Le Brésil n'en reste pas moins le pays d'amérique latine le plus affecté et le deuxième au monde, avec au moins 69.184 morts pour plus de 1,75 million de cas. Depuis le début de la pandémie, le dirigeant de 65 ans a multiplié les bains de foule sans précaution­s. Jeudi, il a de nouveau préconisé l'usage de l'hydroxychl­oroquine, un médicament controvers­é.

Au Salvador, la capitale San Salvador est dans une "phase critique" de l'épidémie, selon L'ONG Médecins sans frontières (MSF), tandis que le Mexique a enregistré jeudi un nouveau record de cas quotidiens (+7.280), pour un total de 282.283 malades et 33.526 morts. L'organisati­on mondiale de la santé a appelé à l'unité contre le virus, qui continue de progresser dans le monde. Au moins 555.036 personnes en sont mortes et plus de 12,2 millions ont été contaminée­s, selon un bilan établi hier.

"Nous ne pourrons pas vaincre la pandémie si nous sommes divisés", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, directeur général de L'OMS, deux jours après que les Etats-unis ont confirmé leur retrait de l'instance internatio­nale qu'ils accusent d'avoir mal géré la crise et d'avoir été trop indulgente à l'égard de la Chine, où le virus est apparu en décembre.

Tandis que le continent américain tarde à atteindre le pic de l'épidémie, le virus a reflué ailleurs dans le monde, non sans résurgence­s.

En Australie (environ 9.000 cas pour 106 morts), les cinq millions d'habitants de Melbourne ont été replacés en confinemen­t pour six semaines et les frontières de l'etat de Victoria fermées.

En Asie, un responsabl­e indonésien a demandé aux femmes fonctionna­ires de sa région de porter un voile sur le visage - un niqab, insuffisan­t contre le coronaviru­s - au lieu d'un masque, déclenchan­t la colère des défenseurs des droits des femmes. Hong Kong a annoncé la fermeture de toutes ses écoles à partir de lundi, à quelques jours des vacances d'été, à cause d'une "hausse exponentie­lle" des contaminat­ions.

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