Dérapages incontrôlés de la Coalition Al Karama
LE TEMPS – Faouzi SNOUSSI
Il ne suffit pas d’en parler, il aurait fallu agir afin d’éviter au pays les errements dévastateurs. On s’attendait à ce que le président du bloc de la Coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf, réagisse aux « menaces » du président de la République, Kaïs Saïed, qu’il défie à tous bouts de champs.
LE TEMPS – Faouzi SNOUSSI
Il ne suffit pas d’en parler, il aurait fallu agir afin d’éviter au pays les errements dévastateurs. On s’attendait à ce que le président du bloc de la Coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf, réagisse aux « menaces » du président de la République, Kaïs Saïed, qu’il défie à tout bout de champs. Mais on ne s’attendait pas à ce qu’il commette l’irréparable, en impliquant et en défiant les forces sécuritaires qui font leur devoir dans l’enceinte de l’hémicycle.
Foulant aux pieds les lois de la Constitution et de la souveraineté de l’assemblée des représentants du peuple (ARP), Makhlouf a voulu introduire Hafedh Barhoumi (un des fondateurs de la coalition El Karama), personne fichée S17, accusé d’avoir combattu dans les zones de tensions. Et, le pire c’est qu’il a obtenu gain de cause, grâce au bureau de L’ARP et de son chef Khedher, le bras droit de Rached Ghannouchi ayant rang de ministre, au surplus. Il a usé de son immunité qui empêche la sécurité présidentielle d’agir, les narguant, même, en disant que personne n’est capable d’empêcher de faire ce qu’il veut. Ainsi, en plus du fait que L’ARP est une arène, la voila qui se transforme en marché aux troupeaux où chacun fait ce que bon lui semble, en infraction totale avec les règles de conduite et le règlement intérieur de l’assemblée.
A part le concerné et son groupe, avec le soutien d’ennahdha, tout le monde a crié à l’outrage et a dénoncé pareils agissements. Le bloc parlementaire "Al Watania" a dénoncé le comportement du président du groupe "Al Karama" envers les agents de la sécurité présidentielle au sein de l’assemblée des représentants du Peuple (ARP) et affirmé son entière solidarité avec l'institution sécuritaire en général. Dans une déclaration rendue publique vendredi soir, le groupe "Al Watania" a appelé toutes les parties à respecter le rôle de l’institution sécuritaire, à appuyer ses efforts et à consolider sa neutralité et son indépendance.
"Al Watania" a appelé dans ce sens toutes les parties à ne pas impliquer les institutions sécuritaires et militaires dans les conflits politiques.
Le même groupe a fait valoir, à cet effet, le rôle historique de l’institution militaire et ses multiples sacrifices dans sa lutte contre les groupes terroristes et sa défense de la partie.
"Al Watania" a réaffirmé son soutien total à l’institution militaire, exhortant toutes les parties à lui fournir le climat propice pour remplir sa mission et faire face aux tentatives répétées des groupes terroristes d’infiltrer le territoire tunisien.
Le groupe demande aux citoyens et aux organisations civiles de préserver les acquis de l’etat et de lutter contre les ennemis de la patrie.
Sans y croire vraiment, la présidence de L’ARP a appelé les présidents des groupes parlementaires et les députés à faire valoir l’intérêt national et à bannir les tiraillements politiques et l’intérêt individuel. Mais, elle a omis de condamner l’agressivité et l’arrogance du président du bloc Al Karama, solidarité oblige !
Dans un communiqué publié à l’issue de la levée de la séance plénière de vendredi à cause des altercations verbales qui ont eu lieu entre les députés, la présidence de L’ARP exhorte les députés à faire preuve de responsabilité, notamment en cette période critique, en vue d’honorer les engagements du parlement vis-à-vis des Tunisiens (sic). Maintenant que l’irréparable a été commis, on doit s’attendre à pire, si les pouvoirs publics ne réagissent pas à temps. Il y a des limites à tout et des lignes rouges à ne pas transgresser, parce qu’il y va de l’intégrité du pays et de sa souveraineté. Chacun doit répondre de ses actes, sinon ce sera le règne de l’impunité.