Le Temps (Tunisia)

L'excision est désormais un crime passible de prison

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Le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir au Soudan, a approuvé une loi pénalisant l'excision, une mutilation sexuelle pratiquée sur les femmes, toujours très répandue dans le pays. L'annonce a été faite dans un communiqué par le ministère de la Justice. "La mutilation des organes génitaux de la femme est désormais considérée comme un crime" et "toute personne qui y a recours sera condamnée à une peine allant jusqu'à trois ans de prison", selon le texte de loi amendé. La clinique ou l'endroit où a eu lieu l'excision risquent également d'être fermés.

Sur Twitter, le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a salué "un important pas sur la voie de la réforme judiciaire, et de la réalisatio­n du slogan de la révolution -liberté, paix et justice". Les autorités vont "réviser les lois et procéder à des amendement­s pour pallier les failles dans le système judiciaire", a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient plus d'un an après la chute du régime d'omar el-béchir, sous la pression d'une révolte populaire. Les femmes soudanaise­s ont elles-mêmes joué un rôle de premier plan dans cette révolte ayant débouché à la formation d'un gouverneme­nt de transition vers un pouvoir civil. Omar el-béchir avait écarté en 2015 un projet de loi contre l'excision, c’est-à-dire l'ablation de tout ou d'une partie des organes génitaux externes à des fins non médicales. Au Soudan, l'excision, pouvant conduire à la mort, est encore vue comme un "rite de passage". Selon les Nations unies, près de neuf femmes sur 10 l'ont subie.

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