Le langage du Temps A l'épreuve de l'humain…
Suite de la P Une Par Samia HARRAR
Lorsqu’un médecin-réanimateur de Kébili, prend le risque, de signer un chèque, sur ses propres deniers, et même s’il est obligé par la suite, de recourir à l’hypothèque d’un bien, pour assurer, faute de quoi il encourrait l’emprisonnement, pur et simple, juste, parce qu’il n’avait pas supporté de ne pas bouger le “petit doigt”, lorsqu’il voyait des malades en souffrance, faute de “respirateurs” à l’hôpital, pouvant les sauver… Il a fait preuve de cet héroïsme au quotidien, qui pouvait lui coûter. O combien! A savoir, la précieuse liberté. Que le ministère de la Santé, après coup, ait pris l’initiative de payer lui-même les équipements achetés, ou que le président de la République, lui ait rendu hommage par la suite, en le décorant, c’est tant mieux dirions-nous. Et ce n’est que justice. Mais en risquant sa liberté, parce qu’il n’avait, tout simplement pas, supporté, de regarder passivement, partir, un à un ses malades, en avouant son impuissance, et en se rabattant, pour se “déculpabiliser”, sur l’état de déliquescence des hôpitaux publics, le médecin-réanimateur, a, à sa façon, sauvé l’humanité entière.
Peut-on en dire autant, de la clinique privée, qui a refusé l’admission d’une avocate, atteinte du Covid, et qui vient de décéder, parce qu’elle ne pouvait présenter un chèque de garantie de trentemille dinars, à son entrée, pour pouvoir se soigner?
Aux antipodes de toutes les valeurs de solidarité. Bien loin de l’humain, à des années-lumière…