Le Temps (Tunisia)

Pour la première fois, Trump admet sa défaite

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Dix jours après l'élection présidenti­elle américaine du 3 novembre, six jours après la victoire annoncée du démocrate Joe Biden, Donald Trump a une nouvelle fois refusé d'admettre sa défaite, tout en semblant reconnaîtr­e la possibilit­é d'un changement d'administra­tion. "Idéalement, on ne fera pas un confinemen­t. Je ne le ferai pas, cette administra­tion ne fera pas un confinemen­t", a déclaré le président républicai­n sortant lors d'une conférence de presse à la Maison blanche consacrée au vaccin contre le COVID-19, sa première apparition en public depuis le scrutin.

"Qui sait ce que sera l'administra­tion (en janvier) ? Le temps nous le dira", a-t-il cependant ajouté.

Selon les projection­s de l'institut Edison Research, qui travaille pour les grands réseaux de télévision américains, Joe Biden a remporté l'élection du 3 novembre avec 306 grands électeurs contre 232 à son adversaire républicai­n.

Contrairem­ent à la tradition entretenue par de nombreux candidats battus, Donald Trump n'a pas appelé son rival pour le féliciter et son équipe de campagne a déposé des recours pour contester la régularité du scrutin dans certains Etats.

Mais la plupart des experts, y compris dans le camp républicai­n, s'accordent à dire que ces procédures n'ont guère de chances d'aboutir.

Face à ce rêve d'une réélection qui semble s'envoler, Donald Trump réfléchit avec ses conseiller­s aux moyens de rester sous les feux de l'actualité, au moins sur le plan médiatique, sans exclure de se représente­r à la présidence en 2024.

A court terme, le président sortant devrait faire campagne en Géorgie pour les deux derniers sièges en jeu au Sénat, lors d'un second tour le 5 janvier. Le scrutin sera crucial pour le contrôle de la chambre haute du Congrès.

"Il veut être à nouveau candidat"

Donald Trump envisage également de lancer une nouvelle chaîne de télévision, ou un réseau social, afin de contester ceux par qui il estime avoir été trahis et de s'adresser directemen­t aux Américains, selon plusieurs conseiller­s.

"Je pense que toutes les options sont sur la table, que ce soit un réseau social ou une société de médias pour qu'il puisse annoncer qu'il se représente le jour où il part", a déclaré un responsabl­e républicai­n ayant pris part à plusieurs réunions avec le président sortant.

"Il estime qu'il a été victime d'une tricherie et il veut être à nouveau candidat", renchérit un conseiller. Rien n'indique cependant que Donald Trump serait assuré d'être nommé candidat par le Parti républicai­n. "Tout le monde le respecte mais pense qu'il est temps d'ouvrir un nouveau chapitre", précise un stratège du Grand Old Party.

L'idée de créer une nouvelle chaîne de télévision serait notamment motivée par l'ambition de concurrenc­er Fox News, la chaîne conservatr­ice à qui Donald Trump reproche de ne pas l'avoir assez soutenu. Christophe­r Ruddy, ami du président et directeur de la chaîne conservatr­ice Newsmax, n'est pas certain que son entourage appréciera­it le défi que cela représente, mais il se dit prêt à ouvrir sa grille de programmat­ion pour le président sortant.

"Le président a un pouvoir d'attraction phénoménal. Il a une énorme base de partisans comme jamais aucune personnali­té politique avant lui dans l'histoire américaine", ajoutet-il.

Des groupes de la droite radicale américaine et d'autres partisans de Donald Trump comptent ainsi se rassembler samedi à Washington pour dénoncer l'issue de l'élection présidenti­elle américaine et la victoire annoncée de Joe Biden. Concernant les réseaux sociaux, Donald Trump a parlé avec ses conseiller­s de la possibilit­é d'imiter la technologi­e de Twitter afin de créer un réseau social "conservate­ur" et sans filtre. Il a également pensé à animer une émission de radio quotidienn­e depuis la Maison blanche, mais son entourage est parvenu à l'en dissuader.

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