«Weldi», version telenovela dans le doublage !
Mardi 17 novembre, la chaîne francophone TV5 Maghreb-orient a diffusé, en milieu d'après-midi, le film de Mohamed Ben Attia, «Weldi», quelque peu dénaturé par la version française sous-titrée arabe, qui en a fait une sorte de telenovela...
La chaîne francophone TV5 Maghreb-orient programme, outre les films français, des fictions de pays faisant partie de la Francophonie. Mardi 17 novembre, elle a programmé le long métrage de Mohamed Ben Attia, «Weldi» (2018), traduit en français par «Mon cher enfant». «Weldi» est l'histoire de Sami, 19 ans, enfant unique qui prépare le bac et qui est très entouré par ses parents jusqu'à l'étouffement psychologique. Trois jours avant l'examen, Sami disparaît. Son père part sur sa trace en Syrie. C'est bien que Tv5monde programme des films de pays francophones, parce que cela permet de découvrir des films d'autres horizons que l'on ne peut voir ailleurs. Par contre, ce qui est moins intéressant, c'est de télédiffuser les fictions en version française soustitrée arabe. Du moins, c'est ce qui s'est passé pour «Weldi», télédiffusé en vf s/t arabe ; ce qui a dénaturé l’oeuvre. En effet, on avait l'impression, avec le doublage, de regarder une telenovela en français, avec des doubleurs qui n'ont rien compris au film et qui n'ont fait que suivre un texte sans donner l'émotion vocale nécessaire au jeu, avec des tons quasi-monocordes, pour ne pas dire monocordes. Cette monotonie a cassé complètement le jeu des acteurs tunisiens. Par exemple, dans la version originale, on ressent une certaine rébellion montait dans la voix de Sami. On sent que quelque chose se prépare. Dans la version française, rien de tout ça. C'est complètement plat, comme un électrocardiogramme montrant la mort clinique d'un patient ! C'était assez folklorique, aussi, d'entendre un policier demander de manière polie et avec un excellent français les papiers et l'assurance du véhicule de Riadh, le père de Sami... Il est vrai que Tv5monde est une chaîne francophone. Mais n'oublions pas qu'elle est opérateur de l'organisation internationale de la Francophonie et que cette dernière mise sur la diversité linguiste de ses Etats membres. De ce fait, il aurait été plus intéressant de laisser la version tunisienne et de sous-titrer en français. De plus, le sous-titrage dans la langue de Voltaire existe puisque c'est le réalisateur lui-même qui l'a fait (générique de fin à l'appui). Même si parfois le sous-titrage -nous ne parlons pas de «Weldi», mais de manière générale sur beaucoup de films- fait défaut (fautes d'orthographe, mauvaise traduction, contre-sens, non-sens, etc.), il est meilleur qu'un doublage insipide.
Il est dommage que les dialogues, dans la version française, n'ont pas eu l'impact de la version originale. Au-delà, de l'image, les dialogues sont très importants dans un film, puisqu'ils véhiculent des idées, parfois, de manière sous-entendue. Il est, aussi, dommage que «Weldi» ait été rendu complètement fade par la version française.