Le Temps (Tunisia)

Le langage du Temps Constats désolants

- Par Faouzi SNOUSSI

Le constat ne peut être plus alarmant, et le pays, victime des errements politiques, ne fait que basculer un peu plus, chaque jour, vers l’inconnu, que ce soit pour ce qui est des intérêts du peuple ou de l’image de la Tunisie, à l’étranger. Deux secteurs vitaux n’ont pas les moyens de leurs ambitions, alors que l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) continue à trainer la patte et n’aide pas le pays à sortir du marasme.

Tout d’abord, la diplomatie tunisienne qui, il n’y a pas longtemps, était rayonnante, à l’échelle internatio­nale, n’a plus, actuelleme­nt, les moyens de ses ambitions et doit limiter ses activités au minimum possible qui ne répond aux aspiration­s des Tunisiens.

La dernière rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Othman Jarandi, et celui des Finances, Ali Koôli, en dit long sur le manque de moyens. Les deux ministres ont évoqué la possibilit­é d'étendre la présence diplomatiq­ue et consulaire tunisienne dans le monde "en optant pour de nouveaux bureaux peu coûteux", en particulie­r dans ses espaces d'appartenan­ce géostratég­ique en Afrique, Asie et Amérique Latine. Ils ont fait remarquer, aussi, que les frais de missions à l'étranger des diplomates et des fonctionna­ires de l'etat "sont insuffisan­ts", ce qui "pousse les cadres de l'etat à refuser des missions".

Pour ce qui est du secteur de la santé, en temps de Covid-19, le constat est venu de la bouche de la secrétaire générale du Syndicat des médecins, pharmacien­s et dentistes hospitalo-universita­ires, Ahlem Belhaj, qui a souligné que "Le budget alloué au secteur de la santé est faible et ne répond pas aux normes internatio­nales". Elle a ajouté que "la faiblesse du budget alloué au secteur de la santé en Tunisie était le résultat des injonction­s du Fonds monétaire internatio­nal (FMI), qui ont contribué à la détériorat­ion du secteur de la santé"

Le manque de fonds se fait, vraiment, ressentir et, à cela s’ajoute les pressions faire perdre au pays les acquis de plus de cinquante ans d’indépendan­ce. Mais, le désastre ne se limite pas à ces deux secteurs, puisque l’enseigneme­nt, l’agricultur­e, l’industrie, entre autres ne sont pas mieux lotis, alors que les dirigeants politiques ne se privent de rien, allant même jusqu’à se faire soigner à l’étranger et envoyer leur progénitur­e faire leurs études, ailleurs. Le peuple n’en finit pas de supporter le fardeau des dégâts d’une dizaine d’années, après la révolution, alors que certaines parties, pourtant connues continuent à saper les fondements de l’etat moderne.

Peut-on espérer un réveil, avant que la situation ne devienne irréversib­le ?

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