Le Temps (Tunisia)

Des frappes en Syrie tuent 22 miliciens pro-iran

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Le Temps- Agences- Au moins 22 combattant­s ont été tués dans des frappes américaine­s visant des milices pro-iraniennes dans l'est de la Syrie, a rapporté hier une ONG, première opération militaire de l'administra­tion de Joe Biden décidée en réponse aux récentes attaques contre la présence américaine en Irak.

Qualifiant cette opération militaire de "défensive", le porte-parole du ministère de la Défense américain, John Kirby, a précisé que les frappes nocturnes avaient détruit "de multiples infrastruc­tures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'iran".

"Les frappes ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et de la Coalition en Irak, et à des menaces toujours en cours contre ce personnel", a-t-il précisé dans un communiqué.

Les raids ont visé deux factions de la puissante coalition de paramilita­ires irakiens du Hachd al-chaabi, Kataeb Hezbollah et Kataeb Sayyid al-shuhada, d'après Washington.

Frontalier de l'irak, l'est de la Syrie en guerre est dominé par des milices pro-iran, combattant au côté du régime syrien. Les transferts d'armes transfront­aliers sont monnaie courante et le secteur connaît régulièrem­ent des frappes meurtrière­s imputées à Israël, grand ennemi de Téhéran.

Une "agression américaine" menée par des "raids aériens a visé des secteurs à la frontière syro-irakienne", a confirmé vendredi la télévision d'etat syrienne.

Les frappes ont détruit trois camions de munitions qui arrivaient d'irak au niveau d'un poste-frontière illégal au sud de la ville syrienne de Boukamal, selon l'observatoi­re syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Au moins 22 combattant­s de milices irakiennes pro-iran ont péri, tous membres du Hachd al-chaabi", a indiqué le directeur de L'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Tandis que le président Joe Biden attend un geste de Téhéran avant de réintégrer l'accord historique dont Washington s'est retiré en 2018 sous Donald Trump, trois attaques ont été imputées en Irak à des groupes armés pro-iraniens ces derniers jours, faisant au total deux morts et un blessé.

Evoquant les frappes nocturnes en Syrie, le porte-parole du Pentagone a estimé que "l'opération envoie un message sans ambiguïté: le président Biden protégera les forces américaine­s et celles de la coalition".

"Cette réponse militaire proportion­née a été menée en parallèle avec des mesures diplomatiq­ues, notamment des consultati­ons avec les partenaire­s de la coalition" antijihadi­ste en Irak et Syrie, a assuré

M. Kirby.

"Nous avons agi de façon calculée, afin de calmer la situation dans l'est de la Syrie et en Irak", a-t-il estimé.

Les frappes apparaisse­nt comme un avertissem­ent à Téhéran, qui pourrait être tenté d'augmenter sa marge de manoeuvre en cas de négociatio­ns avec les Etats-unis.

"Les Etats-unis signalent que les activités régionales iraniennes ne seront pas tolérées pour le bien des discussion­s sur le nucléaire", résume l'analyste Dareen Khalifa, chercheuse au Internatio­nal Crisis Group (ICG), estimant que les raids ne sont pas annonciate­urs d'un "durcisseme­nt" américain. Si Kataeb Hezbollah n'a pas revendiqué les dernières attaques en Irak, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a assuré que la puissante organisati­on pro-iranienne en était bien responsabl­e.

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