Le Temps (Tunisia)

«Ad Nauseam…»

- Par Samia HARRAR

Ce n’était pas Moncef Bey. Et la comparaiso­n, en ce sens, serait plutôt irrévérenc­ieuse. Pour le premier. Moncef Bey avait aboli la pratique dégradante, du baisemain. Rached Ghannouchi, savourant, visiblemen­t, comme du nectar, la posture, ô combien obséquieus­e, de ses « partisans », s’est prêté, samedi à cet exercice, avec une délectatio­n qui n’est même pas feinte. Écoeurant. L’un est patriote, jusqu’au bout de la nuit, l’autre nuit sans être patriote. Le parallèle s’arrête là, qui n’a pas lieu d’être. Il faut prendre le temps de respirer, pour reprendre son souffle, devant tant de bassesse. Et d’outrecuida­nce. Mais, n’est-ce pas, la fin justifie tous les moyens, pour le dirigeant d’ennahdha, et ses chevaliers à la triste figure, qui ont rêvé leur « marche » du siècle, et auront réussi, tout au plus, à montrer qu’un mouton de Panurge, en vaut bien un autre lorsqu’il faut donner l’illusion de durer, lorsque les « lampions » de la fête s’éteignent un à un. Et qu’il en a conscience et se débat comme un forcené, lui et ses sbires, pour (se) prouver le contraire.

Miroir aux alouettes.

Le « gros » des troupes a sans doute été acheté à bas prix. Pour ne pas changer. Sauf qu’un mercenaire, où qu’il soit, d’où qu’il soit, de par le simple fait qu’il soit, justement, pourvu, d’une âme de « mercenaire », troquera facilement, demain, un habit pour un autre, s’il à y gagner, et que l’enjeu, fut-il à vil prix aussi, en soit plus conséquent. C’est cela que Rached Ghannouchi, ne veut pas admettre, et fait semblant de ne pas comprendre, parce que, pour le moment, il boit du « petit lait » en trépignant d’impatience, puisqu’il s’y voit déjà.

Son obsession, et sa rage rentrée : évincer, et peu importe les moyens qu’il lui faudra employer, Kaïs Saïed. Et le remplacer au pied levé à Carthage. Il n’en dort plus la nuit. Et c’est bien pour cela qu’il a tenté sa « marche ». Avec le désir violent, qu’elle puisse, non pas le mener simplement, mais le propulser, sans plus attendre, à cette place, tellement convoitée, depuis que le poil à gratter use son siège à L’ARP. Il voudrait bien un autre fauteuil. Mais pas pour deux…

Son compte à rebours…

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