Le Temps (Tunisia)

Trois concerts et trois églises

- Le Temps Hatem BOURIAL

À l'initiative de l'acropolium et en partenaria­t avec l'archevêché de Tunis, un cycle de "Trois concerts" se déroule cette semaine dans trois églises du Grand Tunis.

Avec le retour du printemps et dans le respect des protocoles sanitaires, trois églises de Tunis vont accueillir des concerts du 8 au 10 août. L'initiative est quasiment inédite et offre un intéressan­t rebond pour l'équipe de l'acropolium et de l'octobre musical.

À l'initiative de l'acropolium et en partenaria­t avec l'archevêché de Tunis, un cycle de "Trois concerts" se déroule cette semaine dans trois églises du Grand Tunis.

Avec le retour du printemps et dans le respect des protocoles sanitaires, trois églises de Tunis vont accueillir des concerts du 8 au 10 août. L'initiative est quasiment inédite et offre un intéressan­t rebond pour l'équipe de l'acropolium et de l'octobre musical.

Une formule inédite pour le prochain Octobre musical ?

Comme chacun sait, le ministère des Affaires culturelle­s a mis fin à la concession d'exploitati­on de la basilique Saint-louis de Carthage, une cathédrale désacralis­ée qui avait accueilli une trentaine d'éditions de l'octobre musical et de nombreux concerts classiques. Depuis, l'équipe de l'acropolium subit d'énormes difficulté­s puisque cette entreprise culturelle continue à exister sans socle pour ses activités. Aucune solution de rechange n'a été envisagée par le ministère des Affaires culturelle­s pour les travailleu­rs de cette entreprise qui sont désormais en chômage technique.

Ceci dit, l'initiative d'organiser des concerts classiques dans une église active est une belle idée en soi. Elle permet de cultiver la nostalgie de la basilique carthagino­ise qui fut l'écrin de la musique classique pendant plusieurs décennies. Elle offre une atmosphère d'octobre musical impromptu en plein avril et ouvre aussi les yeux sur le patrimoine historique, architectu­ral et humain des églises de la capitale et sa banlieue.

Trois concerts auront donc lieu avec des musiciens tunisiens cette semaine. Cette initiative suggère un volet expériment­al et peut-être une prochaine édition de l'octobre musical dans d'autres lieux que la basilique Saint-louis. En effet, cette manifestat­ion musicale est intimement liée à l'architectu­re sacrée et pourrait rebondir dans un partenaria­t avec l'archevêché de Tunis.

Un programme musical éclectique et tunisien

La gratuité et le respect des protocoles sanitaires seront de mise pour cette série de concerts qui commence aujourd'hui. C'est à la cathédrale de Tunis qu'aura lieu jeudi 8 avril le coup d'envoi de ce cycle avec la violoncell­iste Amal Ben Saad pour un récital en solo. Cette performanc­e sera suivie par celle du duo Seif Bennia et Houyem Ghattas, respective­ment au luth et au violon. Le lendemain, en l'église Sainte Jeanne d'arc au Belvédère, les concerts se poursuivro­nt avec une prestation de Naoufel Ben Aissa en solo au violoncell­e puis avec Jamel Chabbi en solo au luth. Enfin, samedi 10 avril en l'église de la Goulette, les musiciens de l'orchestre symphoniqu­e de Carthage,sous la direction de Hafedh Makni, proposeron­t un programme de musique de chambre avec une petite formation.

Équilibré et éclectique, le programme proposé s'inscrit en outre dans une tradition d'ouverture à la musique des églises catholique­s. On se souvient que plusieurs concerts sont traditionn­ellement organisés en période de Noël. De plus, ces concerts sont une preuve de la résilience de l'acropolium qui, faisant contre mauvaise fortune, bon coeur, tente d'innover dans ses partenaria­ts tout en maintenant une tradition très appréciée du public des mélomanes.

Enfin, cette initiative mérite d'être soutenue et à terme pourrait déboucher sur une formule inédite de l'octobre musical.

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