Réelle mobilisation ou pétard mouillé ?
La Manif anti-25 Juillet programmée pour aujourd’hui :
Elles seront par centaines ou par dizaines, ou peutêtre qu'elles se compteront, aujourd'hui devant le Théâtre municipal de Tunis. Peu importe leur nombre ou encore leurs revendications, aujourd'hui est « un autre jour » pour « tester », le respect du ministère de l'intérieur des Droits, et celui relatif à la manifestation. Entre autres, la première manifestation dont les slogans rejettent le recours du Président à l'article 80.
Les slogans, se prononcent contre un « coup d’état ». Une première après le 25 juillet, date à laquelle l’assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a été gelée. Ces slogans, tels qu’ils sont lancés sur le réseau sociaux attisent des réactions de nature pour et contre. Rares sont les partis à répondre à la mobilisation lancée sur les réseaux sociaux. À priori, aucun parti politique n’appelle à la mobilisation contre des décisions encouragées par 80% des Tunisiens, d’après les derniers sondages d’opinions.
L’exception est en provenance de quelques personnalités politiques, Jaouhar Ben M’barek, Professeur en Droit, Iyadh Elloumi, député gelé de Qalb Tounes, parti fondé par Nabil Karoui, outre Hechmi Hamdi, fondateur du parti « Alaaridha » la « Volonté du Peuple », comme traduite en Français. Officiellement, aucun parti ne s’est prononcé, pour soutenir ni rejeter l’appel aux manifestations prévues aujourd’hui. « Qalb Tounes », disparaît depuis l’arrestation de Nabil Karoui en Algérie. C’est autour de son bloc parlementaire gelé de réagir à travers Oussama Khelifi. Se trouvant à l’étranger avant le 25 juillet, il a participé à
Ennahda, le parti le plus concerné, demeure silencieux face à l’appel. Le communiqué en relation avec la dernière réunion de son bureau exécutif tenue deux jours avant, ne prévoit aucune position en relation avec les manifestations. La terminologie, change même en évitant le recours au terme « coup d’état ». Ennahda parle d’une situation exceptionnelle et qu’elle en conteste tout prolongation.
une Conférence de l’union Interparlementaire mondiale, organisée à Vienne. Ennahda, le parti le plus concerné, demeure silencieux face à l’appel. Le communiqué en relation avec la dernière réunion de son bureau exécutif tenue deux jours avant, ne prévoit aucune position en relation avec les manifestations. La terminologie, change même en évitant le recours au terme « coup d’état ». Ennahda parle d’une situation exceptionnelle et qu’elle en conteste tout prolongation. Elle se prononce, implicitement, contre tout amendement au niveau de la Constitution de 2014, comme elle appelle à la formation d’un gouvernement « légal ». Mais comment ? Approuvé par un pouvoir législatif gelé . C’est un appel à la réactivation de L’ARP. Est-ce un moyen de pression, ni plus ni moins ? En tout cas, les islamistes rejettent les manifestations, pour aux moins une simple raison. Le parti n’arrive plus à mobiliser ses bases. Même avec celles et ceux qui sont en faveur les manifestations d’aujourd’hui sont contraints de suivre les ordres. Au plus haut sommet du premier parti islamiste en Tunisie, on évite à tout prix toute confrontation avec les forces de l’ordre. Le parti va plus loin en dénonçant la tentative d’implication d’ennahda par les organisateurs des manifestations. Sauf qu’une simple lecture du dernier communiqué précité, fait apparaître qu’officiellement Ennahda s’accorde avec les slogans véhiculés dans le cadre des appels aux manifestations. À l’instar des organisateurs toujours « non affichés », le parti conteste les mesures d’assignation à résidence et appelle au respect des libertés. Effronterie tout de même. Dix ans durant le règne d’ennahda, les dépassements en terme des Droits et Libertés, se comptent par centaines.
En Tout cas, Ennahda écartée du pouvoir, en vertu d’un article qu’elle a imposé à forceps à l’assemblée Nationale Constituante (ANC), est de plus en plus isolée. Elle est même délaissée par ses alliés à l’échelle internationale. En Tunisie, Ennahda sait bien faire des ennemis. De telle sorte que les efforts déployés par Ahmed Nejib Chebbi, de renouveler la coalition 18 octobre ont échoué. De gauche à droite, aucun parti ne fait confiance à Ennahda. Quant à la première centrale syndicale du pays, L’UGTT en l’occurrence, la position devient de plus en plus claire. A l’avenue des Etats-unis, au quartier « Lafayette », où siège L’UGTT (la place de Mohamed Ali observe des travaux de rénovation), on rejette le retour de L’ARP, comme on presse pour la nomination d’un gouvernement. Face à la remontée de l’impatience, le Président de la République assurait une annonce prochaine, très proche même.