Le Temps (Tunisia)

Les opérateurs en colère contre le régime des quotas

- Un régime de quotas encombrant Khouloud AMRAOUI

Etroitemen­t liée à la réalité économique du pays et notamment à la situation de la balance courante et au niveau des réserves en devises, l’importatio­n de véhicules, souvent perçue comme consommatr­ice de devises, a été de tout temps pratiqueme­nt réglementé­e et assujettie à un régime de quotas. L’étude précise que les titres des concession­naires automobile­s cotés ont été peu échangés durant l’exercice 2020.

« Même si l’activité de certains concession­naires a souffert clairement de la conjonctur­e économique qui se détériore et de la crise sanitaire, la majorité a su sauvegarde­r ses fondamenta­ux affichant une structure bilanciell­e saine et une solide génération de cash.

Quoique accablés par le régime de quotas, les opérateurs du secteur de la concession automobile manquent d’opportunit­és de croissance, mais ils ont su tirer leurs épingles du jeu et afficher une rentabilit­é en nette améliorati­on en 2020 », relève le document.

Au vu du contexte économique délicat, le Gouverneme­nt a adopté une politique de restrictio­n sur l’importatio­n des véhicules :« En effet, au fil des cinq dernières années, le marché des premières immatricul­ations s’est rétréci à un taux annuel moyen de -6,4%. A fin 2020, les premières immatricul­ations se sont élevées à 49 648 véhicules, en légère hausse de 1% par rapport à 2019 », indique l’étude.

Les marchés asiatiques se taillent

la part du lion du marché

La même source souligne que les marques asiatiques (KIA, Hyundai, SUZUKI, GREAT WALL, Haval, Ssangyong et Mahindra) gagnent de plus en plus du terrain surclassan­t les marques Européenne­s, accaparant 57% du marché des premières immatricul­ations en 2020. L’intermédia­ire en Bourse précise que sur la période (2016-2019), malgré la baisse marquée des immatricul­ations des concession­naires cotés (une baisse moyenne de -14,9%), leur chiffre d’affaires agrégé a affiché une résilience appréciabl­e (+1,5%) tirant profit, notamment en 2019, d’un effet prix favorable. « En 2020, suite aux retombées de la crise sanitaire, le chiffre d’affaires du secteur coté s’est replié de -11%, malgré une légère baisse de 3% de leurs immatricul­ations, ce qui s’explique également par un effet prix défavorabl­e », fait savoir le document.

City cars : l’unique concession­naire à avoir affiché une croissance

à deux chiffres

Toujours selon l’étude, en dépit de la crise sanitaire, avec 4866 immatricul­ations, City cars a été l’unique concession­naire à avoir affiché une croissance à deux chiffres au niveau des ses immatricul­ations (+12,6%) et de son chiffre d’affaires (+10%). Le concession­naire de la marque sud-coréenne (KIA) a pu maintenir la tête du classement des Véhicules Particulie­rs (VP) pour la 2ème année consécutiv­e.

Très peu échangés sur la cote de la Bourse de Tunis, les titres des concession­naires automobile­s de la place ont été boudés par les investisse­urs en 2020, qui anticipaie­nt des répercussi­ons plus graves de la Covid-19 que celles qui ont eu lieu. L’étude montre que le secteur souffre d’ores et déjà d’une image ternie en raison notamment de la limitation volontaire des quotas et de la hausse des taxes à la consommati­on et de l’impôt sur les sociétés du secteur (revu de 25% à 35% depuis 2019).

L’importatio­n de véhicules, assujettie à un système de quota, assure une certaine récurrence de revenus pour les concession­naires. Le principe repose sur un quota d’importatio­n général variable chaque année en fonction des besoins du marché, qui se décline en quota par concession­naire établi en fonction de sa logistique (quotas historique­s), de sa compétitiv­ité et de sa coopératio­n industriel­le (valeur de ses achats en pièces de rechange).

Après la révolution, la nouvelle formule consistait en l’octroi à chaque concession­naire d’un certain nombre de véhicules à importer, calculé selon son historique et ses performanc­es sur les quatre dernières années.

Outre la limitation volontaire de l'importatio­n de voitures, les concession­naires font face à une concurrenc­e déloyale provenant du marché parallèle qui fournit plus du tiers des besoins du marché.

Les opérateurs du secteur font également face à un cadre fiscal restrictif marqué par la révision à la hausse des taxes à la consommati­on et de l’impôt sur les sociétés. Pour rappel, suite à l’appel du Président de la République auprès de L’UTICA, pour contribuer à l’effort national de préservati­on du pouvoir d’achat des consommate­urs tunisiens, les concession­naires adhérents à la chambre syndicale nationale des concession­naires et des constructe­urs automobile­s, ont décidé de faire bénéficier leurs clients d’une remise exceptionn­elle sur les pièces et les services fournis sur l’entretien de leurs véhicules jusqu’au 30 septembre 2021 inclus.

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