Le Temps (Tunisia)

Quatre prétendant­s au poste

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L'heure limite pour le dépôt des candidatur­es a expiré en milieu de matinée, et les quatre candidats à la succession de Yoshihide Suga, l'actuel président du Parti libéraldém­ocrate (PLD, droite conservatr­ice) et Premier ministre sortant, s'exprimaien­t ensuite l'un après l'autre au siège du parti à Tokyo.

Le vainqueur de l'élection est quasi assuré d'être nommé Premier ministre à l'issue d'un vote au Parlement début octobre, tant le PLD domine la vie politique japonaise.

Des élections législativ­es doivent ensuite se tenir, en novembre au plus tard, et devraient sauf énorme surprise conforter le nouveau Premier ministre à son poste.

Le populaire Taro Kono, 58 ans, ministre sortant de la Réforme administra­tive également chargé de la campagne nationale de vaccinatio­n contre le Covid-19, est considéré par beaucoup comme le favori de l'épreuve.

Mais une surprise n'est pas à exclure, car la plupart des grandes factions au sein du PLD n'ont pas ouvertemen­t donné de consignes de vote à leurs membres, contrairem­ent à leurs habitudes.

"C'est vraiment une mêlée générale" estime Tobias Harris, expert de l'asie orientale au sein du groupe de réflexion en sciences politiques Center for American Progress.

"Il est difficile de dire qu'il y a un vrai favori (...). M. Kono a probableme­nt l'avantage, mais il est vulnérable", prévient M. Harris.

Ainsi l'influent Taro Aso, actuel ministre des Finances qui contrôle la deuxième plus grande faction au sein du PLD, a déclaré qu'il allait soutenir à la fois Taro Kono et son rival Fumio Kishida, ancien ministre des Affaires étrangères (2012-2017) âgé de 64 ans.

Tout en passant pour un modéré, M. Kishida s'efforce de séduire aussi l'aile droite du PLD. Disposant par ailleurs de sa propre faction, il apparaît comme le rival le plus sérieux de M. Kono.

Ancienne ministre elle aussi, Sanae Takaichi, 60 ans, est une ultra-nationalis­te à la personnali­té très clivante, mais elle a le soutien de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, qui tire les ficelles de la principale faction du PLD.

Seiko Noda, ancienne ministre de 61 ans, semble avoir les chances les plus minces, ayant tardé à récolter le seuil minimum de 20 signatures d'élus du PLD requis pour concourir.

Une majorité absolue est nécessaire pour remporter l'élection du 29 septembre. Lors d'un premier tour, les candidats vont se disputer 766 voix: celles des 383 élus du PLD au Parlement et l'autre moitié de responsabl­es du parti dans les 47 départemen­ts de l'archipel.

Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des voix, un second tour départagea­nt les deux finalistes est organisé le même jour mais en incluant seulement 430 votants, dont les 383 parlementa­ires du parti.

Arrivé au pouvoir en septembre dernier pour remplacer Shinzo Abe qui avait été contraint de démissionn­er pour des raisons de santé, Yoshihide Suga, 72 ans, a décidé fin août de ne pas se représente­r à la tête du PLD, et donc d'abandonner le pouvoir par la même occasion.

M. Suga avait fini par devenir très impopulair­e en raison de sa gestion très critiquée de la crise sanitaire au Japon, et de son maintien coûte que coûte des Jeux olympiques et paralympiq­ues de Tokyo cet été, malgré une opinion publique nippone majoritair­ement opposée à l'événement.

Le passage éphémère de M. Suga au pouvoir - un an à peine - a ravivé le spectre du retour d'une certaine instabilit­é politique à la tête du Japon, avec une valse fréquente des gouverneme­nts avant le deuxième mandat de Shinzo Abe (2012-2020) qui a battu des records de longévité.

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