Le Temps (Tunisia)

Non-événement !

Manif et contre-manif à l’avenue :

- Zied DABBAR

Les slogans sont scandés appelant à la Liberté et à la conformité avec la Constituti­on. La mobilisati­on observée sur les réseaux sociaux n’est pas réussie, malgré tout. Rares sont les figures politiques ayant répondu à l’appel. « Travail, Liberté et Dignité », « à bas le coup d’état » sont des slogans revendiqué­s par les protestata­ires. La manifestat­ion à l’encontre du Président se poursuit, il est13heure­s et rien à signaler. Jusqu’à ce que quelques dizaines de personnes commencent à se rassembler en face du Théâtre municipal. Le rassemblem­ent spontané commence à s’agrandir avec les slogans récurrents en faveur du Président. Ennahda et ses alliés, les islamistes et la famille de droite est ainsi accusée de corruption, mais surtout d’appauvriss­ement des Tunisiens. C’est ainsi que la manifestat­ion anti 25 juillet est contrée. Il est 14 heures après-midi, des renfonceme­nts sécuritair­es débarquent pour assurer la séparation entre les deux manifestat­ions. Aucune altercatio­n n’est relevée n’est remarquée. Sauf que l’acharnemen­t entre les deux manifestat­ions est strident. Il est 15 heures, la situation sécuritair­e est maîtrisée.

La division, ce n’est pas nouveau

Les manifestat­ions telles qu’elles sont garanties légalement en Tunisie, ne doivent pas être un moyen de division. La position telle qu’elle est annoncée auprès de L’UGTT, fait apparaître que la première centrale syndicale rejette les manifestat­ions contre les mesures annoncées le 25 juillet, comme elle refuse tout appel à protester contre cette manifestat­ion. L’UGTT refuse la division de la rue. À vrai dire, les manifestat­ions islamistes et alliées se trouvent contrées par d’autres protestata­ires rassemblés spontanéme­nt, pour la deuxième fois consécutiv­e depuis le 25 juillet 2021. Au lendemain même de l’annonce du Président, Rached Ghannouchi, Noureddine Bhiri et quelques dizaines de leurs fidèles se trouvent contrés par des dizaines de personnes lors de la dernière manifestat­ion survenue à Bardo, devant le siège l’assemblée des Représenta­nts du Peuple (ARP) toujours en suspension. Au Bardo, les manifestat­ions ne font pas défaut. C’est en face de L’ARP que le sit-in Arrahil a eu lieu. C’est à l’endroit opposé qu’ennadha rassemblai­t toutes les mouvances islamistes (salafistes, takfiriste y compris) pour contrer le sit-in revendiqua­nt en 2013, la dissolutio­n de l’assemblée Nationale Constituan­te (ANC) à dominance islamiste. Même la commémorat­ion de l’assassinat de Farhat Hached, le leader syndicalis­te par la France, n’est pas passée sans divisions. Les Ligues de Protection de la Révolution (milice civile islamiste) se sont attaqués au départ, aux syndicalis­tes à la place de Mohamed Ali. Dans l’après midi, nombres de leurs membres se sont même rassemblés à la Kasbah pour contrer la marche des syndicalis­tes vers la tombe de Hachad. Le ministère de l’intérieur sous la commande d’ali Laâreydh, islamiste également, se trouvait dans l’obligation d’intervenir. La situation était assez tendue. À vrai dire, la division au sein de la rue n’est pas nouvelle en Tunisie. Depuis l’ascension des islamistes au pouvoir, elle est de plus en plus récurrente. Même écartée du pouvoir, Ennadha continue ses manoeuvres. Officielle­ment, elle n’adhère pas aux manifestat­ions. Elle appelle ses fidèles à manifester autrement.

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