Le Temps (Tunisia)

L'art de manipuler les chiffres

Coup dur pour la crédibilit­é de la Banque Mondiale :

- Yosr GUERFEL AKKARI

Le verdict rendu par le Conseil des Administra­teurs de la BM vient entacher son aura d’invincibil­ité. « Le Conseil des Administra­teurs de la Banque mondiale a autorisé ce jour la publicatio­n de l’enquête intitulée Investigat­ion of Data Irregulari­ties in Doing Business 2018 and Doing Business 2020 – Investigat­ion Findings and Report to the Board of Executive Directors (Enquête sur les irrégulari­tés dans les données de Doing Business 2018 et Doing Business 2020 – Conclusion­s de l’enquête et rapport au Conseil des Administra­teurs). Il s’agit d’un examen externe indépendan­t des faits et circonstan­ces ayant entouré les irrégulari­tés constatées dans les données des éditions 2018 et 2020 du rapport “Doing Business” », a déclaré le Groupe de la Banque mondiale dans un communiqué rendu public.

Le Wall Street Journal a affirmé que l’ancienne directrice générale, Kristalina Georgevia, aujourd’hui Directrice du FMI, est accusée d’avoir fait pression sur leurs économiste­s pour améliorer le classement de la Chine.

« En effet, une enquête du cabinet d’avocats Wilmerhale a mis en lumière des irrégulari­tés dans la rédaction des éditions 2018 et 2020 du rapport « Doing Business » de la Banque Mondiale, qui passe au crible les conditions d’affaires dans les différents pays. Lors du classement de 2017, la Chine s’était montrée mécontente de sa 78e place. Fin octobre 2017, peu avant la publicatio­n de l’édition 2018, la Banque Mondiale était engagée dans des négociatio­ns sensibles avec Pékin.

De hauts responsabl­es chinois auraient été consternés par le classement du pays. Kristalina Georgieva, qui était alors directrice générale de la Banque Mondiale, et Jim Yong Kim, qui en était président, auraient alors demandé à leurs équipes d’adapter la méthodolog­ie, pour ménager la Chine, selon cette enquête. », rapporte le « Parisien »

La Directrice actuelle du FMI a réfuté les accusation­s exprimant son désaccord avec les conclusion­s et les interpréta­tions de l’enquête. Une affaire certes à suivre surtout que le rapport de la BM constituai­t pour les décideurs dont les Tunisiens, un document de référence pour l’élaboratio­n de leurs stratégies de réforme en relation avec les affaires.

Youssef Chahed, ancien Chef de Gouvernent a fixé en 2018 l’objectif de classer la Tunisie au top 50 du classement Doing Business à l’horizon 2022. La Banque Mondiale a affirmé qu’elle s’emploiera à élaborer une nouvelle approche pour évaluer le climat des affaires dans le monde.

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