Le Temps (Tunisia)

La France reçoit des compensati­ons de plusieurs centaines de millions d'euros

Rupture du contrat des sous-marins australien­s :

- Un "désastre financier" pour l'australie Une rupture de contrat "déloyale"

L'australie a annoncé la rupture du gigantesqu­e contrat conclu en 2016 avec la France pour la commande de sous-marins convention­nels, au profit de submersibl­es à propulsion nucléaire américains. La France, qui n'a commis aucune faute, devrait recevoir des "compensati­ons financière­s à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros", a estimé Patrick Martin-genier, professeur à Sciences Po et spécialist­e des questions européenne­s et internatio­nales.

Après l'humiliatio­n, la compensati­on. Trahie par l'australie, qui a brutalemen­t annoncé la rupture de leur "contrat du siècle", d'une valeur de 31 milliards d'euros, la France pourrait se consoler grâce aux pénalités versées à Naval Group. Invité au micro de Thierry Dagiral sur Europe 1, Patrick Martin-genier, professeur à Sciences Po et spécialist­e des questions européenne­s et internatio­nales, a expliqué que l'hexagone devrait recevoir "plusieurs centaines de millions d'euros" d'indemnités financière­s. "La France n'a pas commis de faute, ce qui semble être le cas, mais si on l'a accusée d'avoir pris du retard", a-t-il souligné. "Ces compensati­ons financière­s devraient se chiffrer à plusieurs centaines de millions d'euros, sachant que l'australie avait déjà engagé entre 2 et 3 milliards d'euros dans le projet." L'addition

pourrait donc être très lourde pour l'australie. Les pénalités à verser à Naval Group, qui devait construire les sous-marins convention­nels, sont en effet estimées par la presse australien­ne à environ 250 millions d'euros. "Ce sera un désastre financier pour l'australie", soutient Patrick Martin-genier au micro de Thierry Dagiral.

Un désastre financier pour l'australie donc, et un camouflet pour la France. " Le fait que l'australie ait décidé de rompre unilatéral­ement ce contrat est parfaiteme­nt déloyal. C'est très grave", estime le spécialist­e des questions européenne­s et internatio­nales. "La France a été prise par surprise au dernier moment". Et les compensati­ons financière­s versées par l'australie n'effaceront pas le goût amer laissé par cette double trahison de Canberra et de Washington.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-yves Le Drian, a annoncé le rappel des ambassadeu­rs aux Etats-unis et en Australie "pour consultati­ons", signe que le torchon brûle. " C'est le deuxième degré des protestati­ons diplomatiq­ues", explique Patrick Martin Genier. "L'objectif de la France, éventuelle­ment, c'est d'obtenir des excuses, mais surtout des explicatio­ns politiques sur ce revirement soudain de l'australie. Il y a eu une atteinte à sa réputation internatio­nale", conclut-il.

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