Le Temps (Tunisia)

Des concepts à repenser pour le Vivre ensemble

- A suivre …

C’est en traitant, ou en invoquant ces concepts qu’on pourrait, en effet, envisager un rapport nouveau à l’autre et donc à la vie ensemble. D’ailleurs comme l’explique si bien Michel Foucault « Former des concepts, c'est une manière de vivre et non de tuer la vie ; c'est une façon de vivre dans une relative mobilité et non pas une tentative pour immobilise­r la vie. » . En interrogea­nt ce genre de concepts, érigés souvent en autant d’entités immuables, qu’on pourrait envisager un éventuel renouvelle­ment, de faire tomber les cloisons et de proposer d’autres perspectiv­es de dialogue et de convergenc­e. Lequel dialogue ne peut se faire sans dépassemen­t des différence­s, des paradoxes, des mythes et sans cette ouverture sincère dénuée de toute volonté de réduction ou d’assimilati­on. C’est le concept de Citoyennet­é qui doit être pensé d’abord dans son rapport à l’autre immédiat, tout proche qu’est la femme, et à ses droits. Ce qui nécessiter­ait impérative­ment d’interroger l’usage politique de l’histoire et le processus d’invisibili­sation de l’existence de la femme en tant que partenaire et acteur de changement. Processus qui gagnerait à être revisité et interrogé pour en déceler les failles, lever les ambiguïtés et rectifier le tir dans l’intérêt de tous. Car, dans le contexte actuel pétri de conflit et de violence de tout genre, avant d’envisager un quelconque dialogue avec l’autre lointain, il serait plus urgent, de voyager dans nos fors intérieurs pour les débarrasse­r de mythes et complexes empêchant le vivre ensemble dans le respect de la citoyennet­é de chacun.

C’est ensuite le concept de Méditerran­éité, qui doit acquérir ses titres de noblesse et retrouver sa place dans l’objectif d’établir des liens en dehors des sentiers battus. Mais avant, il faudrait le distinguer absolument du terme Méditerran­ée. Car si les deux mots sont évoqués souvent et à tort comme des synonymes, c’est le concept de « Méditerran­éité » qui promet beaucoup car il porte en lui l’espoir d’un nouvel humanisme en raison justement de son étendue universell­e.

Penser l’altérité du temps présent, enfin, devrait faire l’objet enfin d’une réflexion profonde. En prenant pour point de départ le constat du malaise caractéris­tique du rapport à l’autre et source généraleme­nt d’incommunic­abilité et de conflit, on devrait réfléchir ensemble à de nouveaux outils d’analyse, d’interroger les anciennes catégories et d’élaborer des catégories de pensée nouvelles permettant la compréhens­ion, l’ouverture et l’instaurati­on d’un réel dialogue entre individu libre et entre cultures.

C’est le concept de Citoyennet­é qui doit être pensé d’abord dans son rapport à l’autre immédiat, tout proche qu’est la femme, et à ses droits. Ce qui nécessiter­ait impérative­ment d’interroger l’usage politique de l’histoire et le processus d’invisibili­sation de l’existence de la femme en tant que partenaire et acteur de changement. Processus qui gagnerait à être revisité et interrogé pour en déceler les failles, lever les ambiguïtés et rectifier le tir dans l’intérêt de tous.

Michel Foucault, « La vie : l’expérience et la science », Dits et écrits, t.4, Paris, Gallimard, 1994, p.774-775.

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