Le Temps (Tunisia)

L'éruption du « Fagradalsh­raun » est la plus longue depuis plus de 50 ans

- 143 millions de mètres cubes de lave Telle une vague sur le sable

Avec son débit lent et continu, ses jaillissem­ents à la façon d’un geyser ou ses spectacula­ires débordemen­ts du cratère, l’éruption baptisée officielle­ment « Fagradalsh­raun » («belle vallée de lave » en islandais) est devenue la plus courue des attraction­s touristiqu­es islandaise­s.

Sixième éruption en Islande depuis vingt ans, elle a dépassé cette semaine en durée l’éruption du champ de lave du Holuhraun, dans le centre-est de l’islande, qui avait duré de fin août 2014 à fin février 2015. « Six mois c’est une éruption raisonnabl­ement longue », a dit à L’AFP le vulcanolog­ue Thorvaldur­thordarson. Il faut désormais remonter à l’éruption qui avait vu émerger l’île volcanique Surtsey (1963-1967), dans l’archipel des îles Vestmann, pour retrouver un épisode volcanique plus long.

L’éruption près du mont Fagradalsf­jall a produit en six mois près de 143 millions de mètres cubes de lave. Après quasiment neuf jours de pause, la lave a refait surface début septembre. Le volume reste toutefois relativeme­nt faible puisque c’est onze fois moins que la précédente éruption en 2014-2015 à Holuhraun, qui avait provoqué la plus grande coulée de lave basaltique dans le pays depuis plus de 230 ans.

L’éruption actuelle se distingue « dans le sens où elle maintient un écoulement relativeme­nt stable, mais elle a été assez vigoureuse », note Halldórgei­rsson, géophysici­en à l’institut des sciences de la Terre. Généraleme­nt, les éruptions islandaise­s commencent très fort, puis perdent en puissance. Accompagné d’un puissant panache de fumée lié au dégazage, le fluide incandesce­nt rouge orangé jaillit ponctuelle­ment du cratère.

Mais la lave s’est également récemment accumulée en profondeur, à travers des tunnels internes sous les couches visibles déjà solidifiée­s, formant une poche qui finit par céder sous la pression. Elle déferle alors telle une vague se brisant sur le sable, sous l’oeil conquis des visiteurs. Selon les chiffres de l’office du tourisme islandais, près de 300.000 personnes ont déjà arpenté les flancs cabossés et pentus des petits monts surplomban­t les vallées de Geldingada­lir, Meradalir et Nátthagi, où la lave s’est déversée.

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