Le Temps (Tunisia)

Le nouveau projet «Mézingi», de Ahmed Mejri

- Kamel BOUAOUINA

La scène musicale tunisienne est d’une grande richesse, elle a besoin de relais et de brassage. Une ère nouvelle pour la réhabilita­tion d’un véritable dialogue musical tuniso-africain s’impose aujourd’hui. Il y a lieu de s’interroger sur leur avenir et par conséquent, sur la survie de la diversité musicale en général.

Partant de là, le Centre Culturel Internatio­nal de Hammamet assure, actuelleme­nt et dans le cadre de l’année de la Francophon­ie 2021 et la tenue en Tunisie du sommet de la francophon­ie, un séjour artistique au musicien Ahmed Mejri pour la réalisatio­n de son nouveau projet intitulé« Mézingi » qui s’est poursuivi jusqu’au 30 septembre.

Le projet « Mézingi » est un spectacle musical regroupant de nouvelles production­s artistique­s en langue française et s’articulant, essentiell­ement, autour des origines des percussion­s africaines et l’étendue de son influence sur la musique tunisienne.

L’artiste Ahmed Mejri a séjourné, dernièreme­nt, dans différents pays africains francophon­es tels que la Côte d’ivoire, le Niger et le Sénégal afin de découvrir leurs tempos qui seront la base de son spectacle. Ce genre musical n’est pas étranger à Ahmed Mejri puisqu’il a donné, par le passé, plusieurs soirées musicales en compagnie de grandes stars internatio­nales telles que « Alpha Blondy » à Carthage et la star du reggae mondial « Tiken Jah Fakoly ». Il a chanté aussi à Saint Louis, au Sénégal, au festival Africalex, avec des musiciens et des chanteuses sénégalais­es, qu’il a fait interpréte­r des chansons tunisienne­s, et qu’il a initiées, il en est très fier, à la gamme andalouse.

« Je ne dirai pas que c’est un nouveau style, sourit Ahmed. Ce métissage, c’est toutes les choses que j’aime. Pour moi, les barrières n’existent pas. La musique se doit d’être ¬ouverte à toutes les influences et à tous les genres. C’est un peu comme les cultures de chacun. Cela devient de plus en plus compliqué de dire à quelqu’un “tu es qui, tu viens d’où?” tellement les ¬origines sont multiples. »

Majri ne se donne jamais de limite et refuse d’être mis dans une case! La musique est universell­e. « Mon univers musical reflète mon identité culturelle plurielle où des rythmes tunisiens s’allient aux influences andalouse, aroubi, bleues, jazz et soul. C’est un style ouvert. Je pense que nous vivons dans une ère où il n’y a plus besoin de mettre des étiquettes. Le fond des messages véhiculés est le plus important .Ce spectacle se fixe, aussi, l’objectif de faire connaître la francophon­ie à travers les production­s musicales artistique­s tout en faisant la lumière sur les brassages et interactio­ns artistique­s entre les pays africains francophon­es. »

Mejri se fait accompagne­r lors de ce séjour, par un groupe de jeunes instrument­alistes doués et ambitieux qui s’entraînent en jouant de leurs instrument­s dans différents endroits du Centre Culturel Internatio­nal de Hammamet, dans les jardins, la salle de cinéma et autres sites, notamment au beau milieu de la nature envoûtante, dans une quête continue de rythmes, musiques et paroles propices à la réalisatio­n du projet .

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