La balle est dans le camp du Président !
Au cours de la manifestation de soutien à Kais Saied qui a eu lieu dimanche dernier, à l’avenue Bourguiba à Tunis, les manifestants ont appelé à la dissolution du Parlement. En effet dans la situation actuelle, l’assemblée des représentants du peuple (ARP) est gelée et ses membres sont suspendus, en vertu du décret 117 pris dernièrement par le Président de la République. Si le peuple a cautionné ces mesures exceptionnelles qui étaient dans le but de venir au secours de l’etat de droit menacé de déliquescence, il n’en reste pas moins que cette situation ne peut perdurer, surtout qu’une cheffe de Gouvernement vient d’être nommée et qu’elle annoncera incessamment sous peu sa nouvelle équipe gouvernementale.
Face au soutien massif du peuple à travers cette manifestation du dimanche dernier, Kaïs Saïed a tous les atouts pour procéder à un changement institutionnel viscéral, ce qui est impossible, sans ladissolutionde L’ARP.
Les centaines de manifestants ont réagi, à l’appel des députés à reprendre le travail. Seuls quelques députés qui se comptent sur les doigts d’une seule main, ont répondu à cet appel, et rentrés bredouille, car apparemment, la plupart de leur collègue se sont ravisés. Ils avaient l’intention de se réunir même en dehors de l’hémicycle. Ce qui n’a pas de sens car les résolutions qu’ils auraient prises, n’auraient eu aucune valeur juridique. Pour cause la constitution est gelée et le Parlement est suspendue en vertu des mesures exceptionnelles prises par le Président.
Et puis ces députés, par quels intérêts étaient-ils mus, sinon les leurs ? Les citoyens en ont bavé des tensions qui avaient lieu régulièrement au sein de l’assemblée. D’aucuns parmi eux, soupçonnés de corruption, se retranchaient derrière l’immunité qui leur procurait une certaine impunité. Les intérêts partisans constituaient leur premier souci.
Dissolution du Parlement et élaboration d’une nouvelle Constitution
En vertu du décret 117, le président Kais Saied est donc en mesure de dissoudre le parlement, ce qui met fin à toutes les tentatives vaines des députés qui considèrent que le Parlement est en état de réunion permanente même s’il est dissous, ce qui est un nonsens, car c’est ce décret qui prime sur la Constitution, qui est elle-même gelée, sauf dans ses deux premierschapitres.
La dissolution du Parlement appellera à l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Les slogans lancés dimanche dernier, par les manifestants qui ont appelé à cette dissolution, impliquent, que le peuple dans sa grande majorité n’a plus confiance en ses représentants au sein du Parlement. Il est vain désormais de parler de députés et de parlement. D’autant plus que plusieurs parmi eux sont soupçonnés de corruption. Les manifestants ont appelé également à l’éradication de la corruption. Une relation de cause à effet est établie entre celle-ci et un grand nombre parmi les députés actuels.
Une nouvelle loi électorale dans un délai de 6 mois
A côté de la manifestation à l’avenue Bourguiba à Tunis, Plusieurs manifestations de soutien au chef de l’etat Kaïs Saïed ont été organisées également dimanche dernier, dans plusieurs villes tunisiennes dont Sousse, Monastir, Sfax, Gabès, Kasserine...
Tel que l’ont déclaré plusieurs observateurs, dont des constitutionnalistes, le Président de la République procédera, une fois le Parlement dissous, à la nomination d’une commission d’experts pour l’élaboration d’une nouvelle constitution qui sera soumise à un référendum dans un délai de 4 mois avant d’organiser des élections générales anticipées avec une nouvelle loi électorale dans un délai de 6 mois.
La dissolution du parlement se fera en vertu de la loi organique de 2014, dans son article 163, relative aux élections et au référendum. Quoique cette loi, soit, elle aussi à réviser afin de permettre une meilleure transparence des candidats. N’oublions pas que la corruption a commencé par les élections avec des candidats qui ont obtenu des financements étrangers, même si cela était interdit par la loi.
Pour ce qui est des partenaires européens dont Angela Merkel qui a demandé au président Saïed « un retour à la démocratie parlementaire », Ou Emmanuel Macron qui a requis « la mise en place d’un dialogue, associant les différentes composantes de la population tunisienne, sur les réformes institutionnelles envisagées », il n’y a pas meilleure réponse que les manifestations du dimanche dernier partout en Tunisie, qui équivalent à un référendum avec un oui massif concernant les mesures exceptionnelles, qui ont pour but de mettre fin à la zizanie que ne cessaient de semer certains députés corrompus pour noyer le poisson.
L’annonce du projet de Kais de Saied mettra fin à l’opportunisme de tous ceux qui cherchent à semer la discorde sans tenir en compte de l’intérêt général. C’est une nouvelle étape qui permettra à la nouvelle équipe ministérielle, d’oeuvrer sérieusement à l’éradication de la corruption. La balle est dans le camp du président. Le peuple ne demande que du concret, afin de passer à une vraie nouvelle étape dans laquelle, la corruption n’a plus sa place.