C'en est trop !
Une semaine auparavant, trois journalistes sont transférés à l’hôpital après avoir subi des agressions de la part des manifestants islamistes. L’appel est lancé début de semaine. Il est cette fois-ci, ouvert aux ONG et aux militants et même aux citoyens pour soutenir les journalistes face aux agressions récurrentes. Au SNJT, on recense 37 agressions ciblant 60 journalistes, dans l’ensemble.
14 agressions à Tunis
Pour le mois de septembre 2021, les agressions à l’encontre des journalistes se chiffrent à 22 agressions touchant à 38 journalistes. Par comparaison avec le mois d’août de la même année, les agressions enregistrent une augmentation en terme d’agressions (6) et en terme de victimes (17). Les journalistes et photographes sont les plus ciblés avec respectivement 27 et 9 agressions. Le reste des attaques ciblent les chauffeurs et les régisseurs techniques accompagnant les journalistes. En termes de genre, la répartition des agressions fait apparaître 15 Femmes journalistes ciblées par des attaques. Les journalistes la presse écrite, auparavant moins ciblés, deviennent de plus en plus victimes d’attaques et d’agressions. Ils sont concernés par 60% des agressions. L’audiovisuel, demeure visé avec 10 agressions observées en septembre 2021. Comme souvent, c’est l’appareil sécuritaire, les policiers entre autres, qui arrivent en tête de liste des agresseurs avec 10 agressions. Les fonctionnaires publics sont également responsables de 4 agressions. C’est à Tunis que la majorité des agressions ont eu lieu. Les données communiquées par le syndicat font révéler 14 agressions et autres attaques. Les agressions sont à majorité observées lors des manifestations organisées à l’avenue Habib Bourguiba. La liste des agresseurs comprend également des sympathisants du Président. Quant aux opposants de Kaïs Saïd, les islamistes principalement, les deux agressions observées touchent au minimum 10 journalistes. C’est devenu une coutume pour les islamistes que de s’attaquer aux journalistes.
Laxisme du Ministère public
Qui humilie un journaliste ou lui porte atteinte verbalement, par des gestes, par des agissements, ou par des menaces entravant l’exercice de son travail est passible d’une peine pénale . C’est l’article 14 du décret loi 115 qui prévoit les mêmes sanctions pour outrage à un fonctionnaire public telles que prévues par l’article 125 du Code pénal. Techniquement, toute agression à l’encontre des journalistes doit entrainer des poursuites judiciaires pour agresseurs. Spontanées soitelle ou encore initiées par les journalistes victimes, ces enquêtes doivent suivre les mêmes procédures judiciaires de toutes plaintes. Sauf qu’en aucun cas, le Ministère public n’a ouvert d’enquêtes. Par contre c’est devenu coutume pour le ministère public de lancer des poursuites judiciaires contre des journalistes. Il y avait même des convocations annoncées en direct lors d’un débat télévisé. En tout cas, les plaintes déposées sont initiées en majorité par le SNJT. Pour l’année en cours, le SNJT a déposé au moins 20 plaintes, dont 6 au mois de septembre dernier et 2 pour le mois d’octobre. L’unité de monitoring des agressions relevant du syndicat, explique que la Justice s’est prononcée sur 6 affaires. Entre temps, c’est l’impunité qui rime.