Le Temps (Tunisia)

Les pourparler­s entre l'iran et L'UE se tiennent dans un climat tendu

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Une délégation de l'union européenne était hier à Téhéran pour tenter de convaincre l'iran de revenir à la table des négociatio­ns afin de sauver l'accord internatio­nal sur son programme nucléaire, les discussion­s ayant lieu dans un climat tendu après des menaces américaine­s.

Le négociateu­r de L'UE en charge du dossier Enrique Mora a rencontré le viceminist­re iranien des Affaires étrangères Ali Bagheri, au moment où les Occidentau­x perdent patience devant le refus de l'iran de fixer une date pour la reprise des négociatio­ns, au point mort depuis juin, pour sauver ce pacte.

Le secrétaire d'etat américain Antony Blinken a regretté "le manque de volonté" iranienne pour "dialoguer" et fait planer la menace militaire, affirmant que son pays était "prêt à se tourner vers d'autres options" si la diplomatie échouait.

Conclu en 2015, l'accord sur le nucléaire iranien offrait à l'iran la levée d'une partie des sanctions occidental­es et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle de L'ONU.

Mais après le retrait unilatéral des Américains de l'accord trois ans plus tard et le rétablisse­ment de sanctions, Téhéran s'est progressiv­ement affranchi de la plupart de ses engagement­s.

Les négociatio­ns débutées en avril à Vienne --et auxquelles participen­t indirectem­ent les Etats-unis-- pour sauver l'accord en y réintégran­t les Américains sont suspendues depuis juin et l'élection du nouveau président iranien Ebrahim Raïssi.

Selon la diplomatie iranienne, UE et Iran doivent discuter "des questions d'intérêt mutuel, régional et internatio­nal, à savoir les relations entre l'iran et l'union européenne, la question de l'afghanista­n et les négociatio­ns pour la levée des cruelles sanctions" imposées à la République islamique.

Arrivés au pouvoir en Iran, les ultraconse­rvateurs sont peu enclins aux concession­s et souhaitent que les pays européens garantisse­nt le respect de l'accord.

"Ils (les Européens) doivent donner la pleine assurance à la République islamique que cette fois, aucune partie ne violera l'accord sur le nucléaire", a martelé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzade­h.

Tandis que M. Mora est à Téhéran, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell est lui a Washington pour échanger avec son homologue américain.

Selon le porte-parole de M. Borrell, L'UE va convoquer une réunion des négociateu­rs de l'accord sur le nucléaire iranien dès que toutes les parties seront d'accord et attend les réponses de Washington et de Téhéran à ce sujet.

Le président américain Joe Biden s'est dit prêt à revenir dans l'accord, à condition que l'iran renoue avec ses engagement­s.

Mais Etats-unis et surtout Israël sont convaincus que Téhéran joue la montre pour avancer le plus loin possible dans son programme nucléaire.

Mais jugeant peu "encouragea­nts" les signaux émanant de Téhéran, qui n'a toujours pas fixé de date pour la reprise des négociatio­ns, il a prévenu que son pays était prêt à se "tourner vers d'autres options".

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