Le Temps (Tunisia)

Trois dégradatio­ns...

- Gouvernanc­e affaiblie L’aide du FMI : encore et toujours Khouloud AMRAOUI

La première dégradatio­n a été faite par l'agence américaine de notation, Fitch Ratings, le 08 juillet 2021. La note passe de "B " à " B-" avec perspectiv­es négatives. Fitch souligne que dans un scénario de non-réforme, la Tunisie pourrait finalement être considérée comme nécessitan­t un traitement par le Club de Paris.

La deuxième dégradatio­n a été émise par l’agence de notation Moody’s au cours du mois d’octobre 2021, lors de laquelle la note de souveraine­té de la Tunisie passe de « B3 » à « Caa1 ». Il s’agit d’une note attribuée aux pays appartenan­t à la catégorie « Risque élevé » dans le non-remboursem­ent de la dette.

L’agence de notation a expliqué que parmi les raisons de la baisse de la note étaient la gouvernanc­e affaiblie qui ne permet pas la mise en oeuvre des réformes budgétaire­s et économique­s. Moody’s a considéré que les estimation­s du déficit budgétaire de 7,7% du PIB en 2021 et de 5,9% en 2022 impliquaie­nt des besoins d'emprunt d'environ 18% du PIB en 2021 et de 16% en 2022.

Moody’s a indiqué que la mise en oeuvre des réformes économique­s et fiscales conduira à une stabilisat­ion et à une éventuelle réduction de la dette. Ceci permettra de changer les perspectiv­es de « négatives » à « stables ».

La troisième dégradatio­n a été réalisée par l’agence de notation japonaise Rating and Investment Informatio­n (R&I) le 16 novembre 2021, tout en accordant de la note d’émetteur en devise étrangère de la Tunisie de « BB- » à « B+ », avec perspectiv­e négative et son retrait de Rating Monitor. L’agence pointe notamment l’incertitud­e de la situation politique dans le pays après les mesures exceptionn­elles et l’accapareme­nt du pouvoir par Kaïs Saïed. Elle craint aussi le retardemen­t d’un retour à une trajectoir­e de croissance durable.

350 millions de dollars d’ici le mois d’avril 2022 ?

Dans le même sillage, Sihem Nemsia, ministre des Finances, a expliqué le 29 Décembre 2021, sur les ondes de

Mosaïque FM, que le financemen­t étranger prévu dans la Loi de finances de l’année 2022 ne résultait pas seulement d’un accord le FMI. Elle a précisé que l’accord négocié avec le FMI ne couvrira pas l’ensemble des besoins de financemen­ts.

« L’accord avec le FMI garantira de meilleures conditions…nous aurons accès à un appui budgétaire et à des dons de la part des bailleurs de fonds et à travers les accords bilatéraux… Nous allons essayer d’obtenir une première tranche aux alentours de 350 millions de dollars d’ici le mois d’avril », a-t-elle déclaré.

Il sied de rappeler que l’agence de notation Standard & Poor's, la reprise de l'économie tunisienne sera conditionn­ée par la dissipatio­n des effets de la crise sanitaire. Les recommanda­tions de l'agence se fondent sur l'arrêt des déambulati­ons politiques afin de réussir les discussion­s avec les prêteurs multilatér­aux mais également de renforcer le rôle de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour alléger les perspectiv­es négatives d'un système bancaire grippé.

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