Pressés d’en finir…
Qu’est ce qui fait que les Tunisiens soient pressés d’en finir, de chasser 2021 et d’attendre que, par miracle, le 1er janvier 2022 leur apporte sérénité et joie de vivre ? A croire que 2021 est ce que la Reine Elizabeth a appelé « Annus horribilis », l’année où tous les malheurs se sont abattus sur la monarchie britannique…
Or, en termes d’annus horribilis, il conviendrait de parler, chez nous, de la « décennie horribilis » , celle des hautes turbulences et qui a conduit à la faillite de ce dont on rêvait : une société affranchie, une vie politique évoluée, le bien-être et la fin de la corruption.
Rien de tout cela ne s’est réalisé et, à peu de frais, l’année 2021 aura été renversante à tous les niveaux.
Quand tout un peuple est pris en otage par des castes, quand il se sent exclu de son propre destin, il n’y a pas de fuite possible : il est sommé de souffrir, quitte à s’immoler sur l’autel du ridicule. 2021 aura connu deux facettes. D’abord, l’avant 25 juillet, puis l’après 25 juillet. Et, en l’espace de quelques heures, l’histoire s’est égrenée, comme pour nous rappeler que le pire de ce qui puisse arriver à un peuple, c’est la résignation à la fatalité, simple construction de l’esprit… Pouvons-nous dire que Kaïs Saïed est l’homme de l’année ? L’histoire le dira. L’avenir le dira. Sauf qu’on ne peut pas dire qu’il n’ait pas pris rendezvous avec l’histoire, ou qu’il n’ait pas placé le fauteuil de la Nation dans le sens de l’histoire. Maintenant, c’est un tournant décisif qu’il négocie, puisqu’il a emprunté un chemin parsemé d’embûches.
Maintenant que la fin de 2021 le consacre comme nouvel homme fort du pays, le peuple attendra d’être conforté dans ses besoins existentiels. Déjà, on commence à spéculer sur ce que sera 2022 : c’est autrement plus ardu que le coup du 25 juillet…